Michelin : LA BONNE APPROCHE DU GOUVERNEMENT RESTE A CONFIRMER
730 suppressions de postes à l’usine Michelin de Joué lès Tours, c’est évidemment un risque de drames humains et de difficultés financières pour la commune . Mais c’est aussi une nécessité économique pour le groupe Michelin, redevenu numéro 1 mondial du pneu. Deux impératifs à concilier. C’est pourquoi il faut approuver le gouvernement de ne pas condamner le groupe, et particulièrement Michel Sapin car ce dernier a eu le courage de balayer d’un revers de main l’accusation de laisser faire un « licenciement boursier » en affirmant que » l’objectif, (que poursuit Michelin) ce n’est pas de faire monter la bourse, l’objectif c’est de faire en sorte que cette entreprise soit dans cinq ans ou dix ans une entreprise toujours en activité ». Mais cela ne règle pas le problème juridique du licenciement collectif provenant du droit de contrôle quasiment sans limite des décisions de l’employeur.
Nous n’avons pas ici l’ambition de justifier économiquement la décision de Michelin. Nous nous en remettons aux analyses des spécialistes et aux explications données par le patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, lesquelles ne sont à vrai dire mises en doute par personne. L’industrie en général, comme l’exprime ce dernier, ne pourra jamais survivre sans s’adapter, et en l’occurrence les productions de l’usine de Joué lès Tours, spécialisée dans le pneu pour poids lourds et qui tourne maintenant à 60% de ses capacités, soit en-dessous de son point mort, doivent être réunies avec celles d’une autre usine : ce sera, si tout se passe comme prévu, La Roche-sur-Yon, dont les capacités doubleront presque.
Le diagnostic étant posé sans conteste, il est nécessaire de prendre les mesures permettant d’en minimiser les conséquences. Michelin a bâti son plan de façon à contenir les critiques, en évitant les licenciements secs, en prévoyant un mécanisme de fin de carrière pour environ un tiers du personnel, en proposant pour chacun des 480 salariés concernés le choix entre deux autres postes, en prévoyant d’investir 800 millions d’euros et en affirmant haut et fort sa volonté de ne pas délocaliser. Difficile de faire mieux. Sous la réserve, bien entendu, du respect de ces promesses, le gouvernement approuve la décision, et à notre tour nous approuvons le gouvernement.
Les conclusions à tirer
Tout d’abord, l’enterrement de la notion de licenciement boursier. A vrai dire, ce n’est pas nouveau et le gouvernement, appuyé notamment par la CFDT qui relève l’inanité de la notion, s’est récemment opposé aux tentatives menées par le Front de gauche pour modifier la loi sur les licenciements collectifs.
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