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Chèque-Éducation : le défaut oublié

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Contrepoints publiait il y a peu sur ce titre : « Chèque-Éducation : le débat oublié », rappelant le concept avec une grande photo de Milton Friedman en guise d’icône garantissant la pertinence économique mais aussi libérale du texte. Le chèque-éducation est ainsi un sujet serpent de mer qui ressort régulièrement chez les libéraux où il est considéré comme un exemple à suivre d’urgence.

L’article explique fort bien le principe du chèque et ses avantages relatifs dans le système éducatif actuel. Il est ainsi peu discutable que ce mécanisme apporterait en France une plus grande souplesse et une plus grande responsabilité éducative chez les parents, pour un large gain de la qualité finale de l’enseignement, c’est assez clair. Le chèque-éducation est à ce titre une bonne idée. Relativement.

Car en même temps, c’est une idée fausse, voire ridicule. En effet, un défaut majeur est oublié dans la logique même du chèque-éducation. La question est pourtant simple : qui le finance ? Ou plutôt, comment est-il financé ? Par les impôts bien sûr, comme l’Education nationale l’est aujourd’hui.

Et comment une idée supposée libérale peut-elle reposer sur l’hypothèse d’un impôt, s’il vous plaît ?

L’impôt est la marque ultime de l’arbitraire. Il est le symptôme profond de toute absence de liberté. Aucun libéral sérieux ne peut avancer l’idée d’une réforme qui reposerait sur un impôt quelconque.

Le chèque-éducation n’est donc pas une mesure libérale et ne devrait même pas exister dans le vocabulaire des libéraux français. Pas plus que le revenu universel ou ses équivalents (qui suppose l’inflation), pas plus que la retraite par capitalisation (parce qu’obligatoire) ou d’autres.

Le débat de fond avec les « libéraux » qui font la promotion du chèque-éducation ou autres tient bien sûr à deux thèmes récurrents. Le premier concerne le pragmatisme politique, le second concerne la vision de la transition vers une société libre. Appelons Bastiat à l’aide un instant.

Le pragmatique voit le chèque comme un progrès libéral parce qu’il peut choisir son école. Mais il ne voit pas les impôts qu’on lui inflige. Il imagine une évolution douce vers moins d’état et se satisfait quand il voit plus de choix à sa porte. Mais il ne voit pas que ces choix lui sont apportés par l’état.

La question du chèque-éducation chez les libéraux devrait donc être l’occasion d’un débat de fond sur le rôle de l’état. Selon moi, il faut savoir être exigeant et ne jamais se contenter de masques quand il s’agit de notre liberté. Encore moins quand il s’agit de celle, à venir, de nos enfants.

S.G

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