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A QUOI SERT L’ONU ? A QUOI SERT L’UNION EUROPEENNE ?

Maintes fois nous sommes-nous interrogés sur l’utilité de ces institutions, forcément impuissantes, mais suffisamment arrogantes pour cacher leur inefficacité ! Elles devaient prévenir les conflits, mais il fallait être bien naïf pour imaginer que minuscules et grands états pouvaient s’unir pour imposer la paix, ou même seulement l’arrêt des combats quand ceux-ci étaient déjà engagés.

La piteuse situation de ces institutions face aux derniers développements en Ukraine donne raison à cet auteur corrosif du siècle dernier, Ambrose Bierce, selon lequel « l’ultimatum est la dernière exigence avant les concessions ». Dans le cas d’espèce, il fallait admettre que la langue nationale est le premier ciment d’une nation et que, parfois, « les frontières sont des lignes imaginaires séparant les droits imaginaires de l’un, des droits imaginaires de l’autre. » (ibidem). Madame Carrère d’Encausse ne disait pas autre chose hier sur nos plateaux de télévision. Les rodomontades de MM. Hollande et Fabius, pour habituelles qu’elles soient, étaient contre productives..

Mais pouvons-nous faire le procès de ces institutions sans faire le procès de la politique étrangère française depuis 50 ans ? De « grandes incapacités, à peine méconnues, » l’ont conçue et l’entretiennent ! A la persistance des erreurs de M. Chirac à M. Sarkozy, il faut ajouter celles de M. Hollande qui va fournir des armes lourdes à l’armée libanaise, sachant pourtant qu’elles finiront dans les mains de fanatiques qui ne nous veulent aucun bien. Inutile de demander à ce président d’être obsédé par l’exemple de la Lybie dont il affronte les conséquences au Mali et en Centre Afrique.

Ces deux « machins », l’ONU et l’UE, n’étant pas suffisants, il s’en est fallu de peu qu’un nouveau soit créé : l’Union pour la Méditerranée ! Depuis, que « sont nos amis devenus », MM. Moubarak et Ben Ali ? Dédaignés, honnis aujourd’hui par nos « élites » et, en particulier, par M. Juppé, ministre il y a peu des affaires étrangères qui déclarait dans l’Egypte de M. Morsi (2011) : « la présentation (des Frères Musulmans) qui est parfois faite de ce mouvement mérite sans doute d’être révisée », ajoutant : « nous nous sommes peut-être laissé intoxiquer quand on nous disait ces dernières années : « les régimes autoritaires sont le seul rempart contre l’extrémisme ». Ce dernier, nous dit-on, est encore « le meilleur d’entre nous »,

« Vers l’Orient compliqué, on ne peut voguer qu’avec des idées simples ». Ce qui se passe en Syrie nous révulse, mais n’est-ce pas justement cet Orient compliqué, là où même « Dieu ne reconnait pas les siens », qui a calmé les ardeurs de MM. Obama et Hollande ? M. Juppé (bis repetita), qui admettant (enfin) l’inutilité de ces institutions, estimait que « se retrancher derrière le feu vert du conseil de sécurité, c’est en réalité se rendre complice de l’inaction ». Ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine montre les dangers auxquels nous nous exposions avec la Syrie ayant la Russie comme alliée.

La Méditerranée est aussi le rêve de nos barons provençaux qui ont construit à grands frais la « villa de la Méditerranée » pour accueillir conférences et colloques, alors que l’utopie méditerranéenne s’achève dans la dystopie, l’utopie virant au cauchemar, quand des hordes envahissent l’enclave de Mélilla.

Tant que la diplomatie française n’aura pas éliminé son complexe irraisonné à l’égard des pays arabes, elle sera incapable de mener une politique cohérente en Orient et en Afrique. Tant qu’elle n’aura pas pris son indépendance à l’égard de l’Europe, l’indépendance d’un fils majeur, mais aimant et attentionné, son peuple grondera

G.Levy

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