Réponse au représentant d’Amnesty international pour l’accueil des réfugiés syriens.
Monsieur,
Jai pris connaissance avec intérêt de votre lettre du 15 septembre dernier.
Humaniste, je suis comme vous très touché par les images de souffrance des migrants largement diffusées par les médias.
Néanmoins je ne suis pas favorable à laccueil des migrants à Maisons-Laffitte, tout simplement parce que nous navons pas de logements disponibles : Plusieurs centaines de familles de nos concitoyens ou de personnes étrangères en situation régulière sont en attente de logement.
Il nest pas possible pour notre ville doffrir de logements à ces migrants.
Jajoute que nous ne pouvons pas conduire une politique dictée par lémotion immédiate. La situation des migrants appelle une autre stratégie que celle de laccueil qui doit être strictement limité afin déviter un appel massif de nouveaux migrants.
Cest une réalité dont nombre de gouvernements européens prennent désormais conscience.
Jai, en conséquence, demandé au gouvernement de financer des camps daccueil dans les Etats périphériques de la Syrie afin que ces personnes puissent retourner le moment venu dans leur pays pour le reconstruire avec une aide internationale du HCR.
Cela implique aussi que nous devons radicalement changer de politique étrangère. La France doit cesser de jouer les apprentis sorciers en livrant des armes en Syrie à des groupes qui sont quasiment tous inféodés à Al-Nosra et en définitive à Al-Qaïda.
Il ne sagit pas de défendre le régime de Damas mais entre deux maux, il faut choisir.
Vous trouverez ci-joint lun de mes communiqués à ce propos.
Pour toutes ces raisons, je vous renouvelle quil nest pas question daccueillir des réfugiés dans notre ville tout en partageant vos préoccupations légitimes.
Je vous prie dagréer, Monsieur, lexpression de mes salutations très distinguées.
J. MYARD
Député-Maire
Lettre de Jacques MYARD
adressée au représentant d’
AMNESTY INTERNATIONAL GROUPE 405
FLUX MIGRATOIRES : POUR UNE NOUVELLE STRATEGIE RÉALISTE !
Nous partageons tous l’humanisme, valeur consubstantielle de notre civilisation et clé de notre vouloir vivre ensemble. Personne ne peut rester de marbre face au despoir des migrants qui tentent de fuir et le payent souvent de leur vie.
Mais le propre du politique n’est pas d’apporter une réponse à ce terrible défi dans l’immédiateté de l’émotion sans prendre en compte tous les éléments de la situation qui sont en cause et qui sont de nature à dépasser et amplifier par leurs conséquences les événements actuels.
Les réticences de très nombreux Français et Européens à accueillir les migrants et qu’expriment avec force certains Etats de l’est de l’Europe ne peuvent pas être balayées d’un revers de main au nom du politiquement correct et du devoir de solidarité par ailleurs compréhensibles et légitimes.
Il est évident que le défi des flux migratoires ne fait que commencer en raison des guerres mais aussi du déséquilibre démographique nord sud.
« Le Camp des Saints » de Jean Raspail n’est plus un roman , il est devenu une réalité !
Dans ces conditions afficher comme le fait l’Allemagne une politique d’accueil ne fera qu’empirer la situation et la rendre encore plus incontrôlable, cette politique créera un appel sans précédent, c’est une politique de gribouille que nous payerons cher !
Alors quelles solutions?
Pour les migrants venant de Libye, seule la construction d’un Etat peut permettre une stabilisation et la mise hors la loi des trafiquants et passeurs. La communauté internationale et surtout africaine ne pourront ignorer cette nécessité, qui passe sans doute par une sorte de tutelle de la Libye pour batir une administration et une armée capable de sécuriser le pays.
Pour la Syrie, il faut traiter le flux migratoire au plus près des sources d’émigration, en organisant l’accueil des réfugiés dans les pays voisins et en offrant une aide massive à ces Etats. C’est là une mission que l’Union européenne peut prendre en charge avec l’ONU, le Conseil de Sécurité doit se saisir de cette question et un accord de la communauté internationale est possible.
En 1939 la France a procédé ainsi lors de la fin de la guerre d’Espagne.
Mais il y a une autre réponse , il faut impérativement mettre un terme à la guerre civile et internationale en Syrie qui est la cause de ce drame humain. Il convient de poser la seule question qui vaille :
-doit on soutenir – en leur livrant des armes- des insurgés prétendûment modérés et démocrates, mais qui ne comptent pas sur le terrain militaire et qui en définitve ameneront à Damas Abou Bakr al-Baghadi calife auto-proclamé de l’Etat islamique,
-ou garder Bachar el-Assad , certes dictateur mais protecteur des minorités religieuses?
Au vu des événements récents en Irak et en Syrie, à Palmyre et Alep, poser la question, c’est y répondre au nom du simple réalisme; nous devons changer radicalement de politique étrangère afin de terminer un conflit meurtrier dont nous subissons désormais toutes les dramatiques conséquences.
Mais comme me le faisait constater un ami franco-syrien chretien
« A qui la faute ? » !!!