PLD: Parti Légional Des mots pratiques
Fidèle à sa logique électoraliste et ivre d’existence, le PLD lance avec force marketing son « Grand Pari Libéral » visant à « libérer la région » Île de France et à « reconstruire [son] Conseil régional ».
Je me dois tout d’abord de rappeler que non seulement le qualificatif libéral est incompatible avec celui de démocrate, mais il est incompatible avec la notion de parti, puisque le libéralisme promeut une philosophie où le pouvoir politique n’a plus aucun sens ni réalité, le marché ayant repris sa place.
On m’objectera que comme ancien candidat à une élection et ancien président de parti, je me contredis. La réponse est dans l’objectif, valable s’il est de faire connaître nos idées, mais incohérent et inacceptable s’il devient de porter des individus peu scrupuleux au pouvoir, cas qui nous intéresse.
Pour en juger, voyons si au moins le « manifeste » publié véhicule un air frais venu de liberté. Or à première vue, on retrouve beaucoup des rhétoriques politiciennes habituelles : « c’est vous qui déciderez » – mensonge ; « donner votre avis avant toute hausse des impôts locaux, ou tout déficit » – tiens, on est libéral mais on imagine qu’il puisse y avoir hausse des impôts ? Bref, le bla-bla courant.
Mais le bla-bla va plus loin, il a tous les atours du Canada Dry libéral. Pour la sécurité, on propose de « rétablir le droit, la loi ». Bravo. Mais quel droit, quelle loi, au fait ? On se garde bien de nous le dire, car il faudrait alors expliquer comment à la fois nous libérer et rétablir ce droit qui nous a opprimés.
Puis plus subtil, mieux camouflé, mais plus dangereux aussi, le mensonge constructiviste. On nous propose de « faire » une région « prospère » – Ben quoi !? Comment pourrait-on être contre ? On peut être contre car l’idée libérale consiste à laisser faire et à ne rien « faire » justement. Le seul rôle du « politique » libéral devrait se réduire à établir le droit, le même pour tous, et surtout, surtout à ne rien faire d’autre. Quiconque vous promet de « faire » à votre place n’est autre qu’un socialiste.
Pragmatisme ? Mais pragmatisme pour « faire » quoi ? Pour faire la liberté ou du moins pour la faire connaître ? Ou bien pour faire carrière ? Comment en être sûr ? Il y a tant d’exemples historiques.
La dérive électoraliste du PLD se voit donc accélérer, c’était hélas prévisible. J’oserais un « on vous l’avait bien dit » s’il n’était pas si triste pour le libéralisme en ce pays. Mais optimiste j’y vois l’espoir que nombreux seront les indécis dont les yeux seront ouverts par cet épisode, au profit de la liberté.
S.Geyres
Arnaud SOULATGE
Article intéressant de M. Geyres, revendiqué comme libertaire, courant plus radical que les libéraux « classiques » sur certains réseaux sociaux.
Dans un premier temps, il nous vend le fait que les libéraux (les vrais, selon lui) ne peuvent participer aux élections car contre nature philosophique. Autant dire qu’avec un tel raisonnement, on est pas prêt de libérer nos talents. Les libéraux, contrairement aux courants plus radicaux (anarcap, minarchistes, …) qui ne conçoivent pas « l’Etat », admettent qu’il faut un minimum de politique, notamment pour gérer les missions régaliennes (défense, police, justice).
Au « c’est vous qui déciderez – menteur » : le PLD désire mettre en place une possibilité de Référendum d’Initiative Régional (RIR), réelle action citoyenne. Des hausses d’impôts, il pourrait y en avoir car on ne passe pas d’une région IDF et de ses services publics en situation de quasi-monopole au « tout privé ». Il faudra donc financer l’entretien d’un certain nombre d’infrastructures. Les priorités reviendront donc à ceux qui paient ces travaux : les citoyens.
Au sein de la région, une fois les élections passées, qui demande l’avis des citoyens avant 6 ans (durée du mandat)? Personne…
M. Geyres ensuite reproche au PLD de ne vouloir « rien faire » alors que plus haut dans l’article c’est la philosophie qu’il défendait.
« Rétablir le droit, la loi » : en gérant mieux les subventions qui n’ont pas lieu d’être « distribuées », ne pourrait-on pas employer des sociétés privées de sécurité ?
Pragmatique ? oui. Revendiquer nos idées libérales ? oui.
Faire carrière, non. Mais quand on fait campagne pour les régionales, on ne met pas en avant le programme national (non cumul strict des mandats et limitation dans le nombre), car la région ne dispose pas des prérogatives pour changer les règles. En parler serait mentir aux électeurs, et ça, les politiciens de carrière (socialistes de droite et de gauche) le font très bien.
Maintenant, dans notre belle 5e République, des règles sont écrites. Arriver aux responsabilités sans les respecter serait un coup d’état, une révolution. Quand vous aurez fini de critiquer les personnes qui se rapprochent le plus de vos idées (ou qui s’en éloignent le moins, comme vous voulez, vous êtes libre !) vous nous proposerez vos solutions pour mettre en place dans les différents contextes actuels (économique, législatif, …) de vraies idées libérales (les vôtres).
Dommage qu’à chaque fois les critiques les plus acerbes viennent de ceux qui devraient nous accompagner et faire « contre-poids » dans notre mouvement pour éviter que nous ne dérivions vers le socialisme.
Stéphane Geyres
Cher Monsieur,
Votre réponse bien naïve et mal informée est hélas à la fois la signature d’un libéral peu réfléchi et celle d’un mouvement sans avenir.
Mal informé, vous ne savez pas faire la différence entre libertaire et libertarien, pourtant aussi grande qu’entre vous et un Ron Paul.
Je vous renvoie ainsi à la lecture de Pascal Salin, ou de Libres ! auquel il a participé, pour vous aider à apprendre ce que la liberté veut dire.
Parlant de Ron Paul, vous seriez bien inspiré de le découvrir et de suggérer à votre patron de suivre la même ligne politique, nous Véron alors ce que le PLD à vraiment de libéral.
Bonne chance pour votre Paris. Je ne voterez pas pour vous, ni pour personne. La liberté se gagne dans les esprits, pas dans les isoloirs.
Myriam CRÉDOT
Bonjour Stéphane,
Tu sais que j’apprécie ton travail, et que je soutiens le PLD. Mes propos ne sont donc pas destinés à défendre un camps plus que l’autre, mais simplement à livrer un sentiment qui est peut-être partagé par d’autres lecteurs.
Ton article m’a plongée dans l’ambiance nauséabonde des échanges fratricides auxquels se livrent régulièrement l’UMP(LR) et l’UDI, et lesquels desservent les deux parties.
Je peux comprendre que le degré de libéralisme véhiculé par le PLD ou ses candidats ne te satisfait pas, mais est-ce vraiment l’heure d’un tel débat ? Après 60 ans d’étatisme, ne serait-il pas préférable d’unir nos forces pour faire avancer notre cause ?
Après avoir été diabolisé, voilà que le terme « libéral » retrouve une odeur de sainteté auprès des médias et des partis traditionnels. Mais le revirement est récents, déloyal et intéressé.
Si nous souhaitons sincèrement voir progresser les idées libérales en France, il faudra passer par les urnes et nous unir sous un étendard. A ce jour, le PLD me semble le mieux placé pour conduire les troupes.