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L’OCDE relève sa prévision de croissance pour la France

Grâce aux mesures de soutien efficaces déployées très vite par les autorités, la France a rebondi rapidement après la récession provoquée par la pandémie de COVID-19. Les plans de relance et d’investissement annoncés pour investir dans l’éducation, la formation, les transitions écologique et numérique devraient se traduire par une croissance plus forte et plus résiliente : c’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE.

Selon la dernière Étude économique de la France réalisée par l’OCDE, il est important de ne pas retirer prématurément les aides aux ménages et aux entreprises, mais à mesure que la reprise s’affermit, les mesures de soutien doivent être de plus en plus ciblées sur les entreprises et les secteurs les plus viables et encourager l’investissement. La formation professionnelle et l’accompagnement des transitions professionnelles devraient être renforcés pour réduire les difficultés de recrutement et remédier aux écarts entre les compétences de la population et les compétences dont ont besoin les entreprises.

« La réponse de la France à la crise provoquée par le COVID-19 a été rapide et efficace, lui permettant de sortir de la crise sanitaire avec un emploi et des revenus des ménages protégés ainsi qu’un tissu économique largement préservé », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE M. Mathias Cormann en présentant l’Étude aux côtés du Ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, M. Bruno Le Maire. « Une mise en œuvre rigoureuse des plans de relance et d’investissement du gouvernement contribuera à transformer le rebond en croissance soutenue et durable, bâtissant ainsi une économie plus verte, plus numérique et plus résiliente. »

© Étude économiques de l'OCDE : France 2021 - L'économie française a rebondi rapidement L’Étude prévoit qu’après une contraction de l’activité économique de 8.0 % en 2020, le PIB rebondira fortement de 6.8 % en 2021 et 4.2 % en 2022, sur fond de reprise de la demande intérieure. Ces évolutions interviennent après une période de ralentissement de la croissance en France, aux prises avec de faibles gains de productivité et de niveaux de vie pendant la décennie qui a précédé la crise liée au COVID-19. Les travailleurs jeunes et peu qualifiés ont des difficultés d’insertion sur le marché du travail, et les inégalités de chances pèsent sur la mobilité sociale entre les générations. La pandémie a également exposé le retard pris par les petites et moyennes entreprises dans l’adoption des technologies numériques.

Seules des réformes peuvent corriger ces faiblesses structurelles, souligne l’Étude. Les auteurs appellent à renouveler les efforts de développement des compétences pour soutenir l’emploi et les gains de productivité. Conjugués à des réformes du marché du travail, de la fiscalité et des dépenses, ces efforts pourraient générer un supplément de niveau de vie marqué dans les années à venir, toujours selon l’Étude. 

Il est particulièrement important de mettre à profit la reprise pour renforcer le cadre budgétaire et, en particulier, l’efficacité de la dépense publique, grâce à des évaluations de dépenses afin de mieux les allouer. En France, les dépenses publiques exprimées en pourcentage du PIB sont parmi les plus élevées des pays de l’OCDE, et le haut niveau des dépenses sociales, notamment de retraites, ainsi que les pressions qui s’annoncent du fait du vieillissement de la population, rendent absolument indispensable de réaffecter celles-ci vers plus d’investissement physique et humain. On pourrait ainsi renforcer la croissance et stabiliser puis réduire progressivement le ratio de la dette publique en part de PIB. 

Les autorités ont déjà adopté d’importantes réformes pour réduire la segmentation du marché du travail et renforcer les politiques actives du marché du travail. Assurer un large accès aux programmes de requalification et mettre en place des formations tout au long de la vie répondant à des normes de qualité élevée permettraient d’accroître les perspectives d’emploi.

La France a fait de la transition vers une économie plus verte l’un des piliers de son plan de relance, cette priorité doit se traduire par une augmentation de l’investissement privé dans les infrastructures et technologies vertes. Des incitations plus fortes sont nécessaires pour provoquer un changement des comportements, de la part des entreprises comme des ménages. Pour être pleinement efficace, cet effort doit mobiliser tous les instruments d’action publique existants, les règlementations, la recherche et développement ainsi qu’un alignement progressif de la tarification du carbone entre les secteurs, et être assorti de mesures d’accompagnement. Pour éviter les conséquences inéquitables sur les citoyens et les secteurs d’activité, il est essentiel d’aider les ménages et des entreprises vulnérables sous la forme de dispositifs ciblés, par exemple d’aide à l’acquisition de véhicules et d’équipements propres.

On trouvera ici une Synthèse de l’Étude reprenant les principales conclusions et graphiques-clés (vous pouvez inclure ce lien dans vos articles).

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