L’État entre laxisme et autoritarisme. “De la peur de tous naît, sous la tyrannie, la lâcheté du plus grand nombre.” Vittorio Alfieri
Une interrogation qui oscille sous le clair-obscur d’un État qui se veut conciliant pour certains et policier pour d’autres.
Revenons en arrière et arrêtons-nous sur ce mois d’août 2015 où, sous le prétexte de la libération d’un des leurs, des gens du voyage ont bloqué pendant une journée, l’autoroute A1 à Roye (Somme) et la RN 70 à Montceau-les-Mines (Saône et Loire) puis, a vandalisé le centre-ville de Moirans (Isère) devant des forces de l’ordre curieusement calmes. Profil bas devant des groupes armés et violents.
Coût de cette non-intervention : 700 000 € de dégâts selon « Capital » !
Un désastreux exemple parmi tant d’autres de ces corporations (Bonnets rouges, cheminots, syndicats, étudiants) que l’État semble chouchouter, à croire qu’il faut brûler, occuper, détruire, vandaliser, violenter pour se faire pratiquement adouber par un gouvernement qui, tel un père compréhensif, passe sur le déchaînement de violence de son adolescent. N’est pas dissident qui veut !
Il est si facile d’embarquer un homme armé simplement de sa rhétorique et de laisser faire à Moirans. Il est si facile de faire les gros durs en dégainant sa bombe lacrymo contre un homme désarmé que d’interpeller des fous furieux. Cette situation disproportionnée qui suinte le parti pris idéologique, creuse un peu plus le fossé entre les citoyens et les gouvernants.
Ce sentiment d’injustice trouve une résonance au sein d’une large catégorie de Français qui paye leurs impôts, acceptent les règles imposées par les institutions et participent économiquement au bon fonctionnement de notre société
Le laxisme affiché par le gouvernement, pour des individus qui bafouent l’ordre établi, cette admiration morbide pour les figures du grand banditisme portées au pinacle sur grand écran (« l’instinct de mort » film autobiographique de Jacques Mesrine), sape l’autorité de l’État.
Dernière en date pour illustrer cette fascination pour les assassins, la légion d’honneur remise en catimini le 4 mars par François Hollande au prince héritier de l’Arabie Saoudite.
L’attribution de la Légion d’honneur repose sur des principes clairs, peut-on lire sur la légion d’honneur. Elle récompense une notion abstraite, hautement subjective, multiforme et toujours fédératrice : les « mérites éminents».
Ces mérites prennent les formes les plus diverses puisqu’il s’agit à chaque fois d’apprécier l’action d’un être humain, la richesse d’un parcours de vie, un acte de courage ou de générosité, une action en faveur des idéales nationales. Les étrangers peuvent être décorés de la Légion d’honneur s’ils ont rendu des services (culturels, économiques…) à la France ou encouragé des causes qu’elle défend (défense des droits de l’Homme, libertés de la presse, causes humanitaires…).
Ce gouvernement récompense un dictateur qui a du sang sur les mains et qui repart sans payer les 3,7 millions d’euros qu’il doit auprès des hôpitaux de Paris. Quant aux actions et services rendus, aucun ne figure dans l’énumération ci-dessus.
Que dire des causes défendues, nous n’en voyons aucune dans l’application stricte de la charia dans un pays où, l’on emprisonne pour blasphème, on décapite à tour de…sabre, on lapide et crucifie, sans la moindre once de pitié? Les mérites éminents sont tout simplement bafoués, rejetés d’un revers de main pour plaire à une pétromonarchie et tant pis pour les droits de l’Homme !
G.Frixon