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Les libertariens ne feraient donc que rêver sans faire avancer la liberté

stephane

C’est un point récurent dans le débat bien pauvre entre libéraux auto-proclamés et libéraux, c’est-à-dire les libertariens. Ces derniers, dont je suis, ne seraient pas pragmatiques alors que le débat et la réalité politiques nous forceraient à l’être. Les libertariens ne feraient donc que rêver sans faire avancer la liberté, voire, seraient sources de débats stériles donnant du libéralisme une mauvaise image, ce qui in fine nuirait au progrès de nos idées.

Ainsi, venir attaquer les positions des « libéraux » serait se tromper de cible. Mieux, ne jurer que par des auteurs « extrémistes » risquerait de donner une mauvaise image, quasi totalitaire, du libéral.

Le « libéral » qui, merci à lui, voit la société comme elle est, met son pragmatisme à l’œuvre en présentant des candidats aux campagnes électorales pour les gagner et ainsi changer ce pays. Ou encore, le « libéral » ne s’attaque surtout pas à la démocratie, car cela serait inaudible, ou sacrilège.

Tout cela serait donc pragmatique et donc une bonne chose, puisque permettant à la liberté d’avancer, alors que la constante critique stérile des libertariens n’aboutit jamais à rien, dit-on.

Mais est-ce si sûr ? Car si la liberté avance quand on élit des « libéraux » qui prennent mandat et donc qui prennent une part du pouvoir, j’aimerais qu’on m’explique vers quoi elle avance. Pour ma part je ne vois qu’un élu remplacé par un autre élu. Et Ron Paul me direz-vous ? Bonne question, mais réponse aisée : j’attends que les candidats libéraux élus le soient sur un programme digne du Dr. No et que leur ligne de vote soit la sienne : ne jamais voter pour autre chose que des abrogations.

Les libertariens tant critiqués sont pourtant les seuls véritables pragmatiques de la vie politique. Pourquoi cela ? Parce que le pragmatique doit d’abord être un réaliste. Pour obtenir un résultat, il est préférable de ne pas s’adonner au rêve ou à l’illusion. Or jouer la carte du système, c’est bien sûr en faire le jeu. Si l’on se fait élire, comment peut-on espérer dénoncer le principe même des élections ? Si l’on se dit démocrate, comment peut-on espérer dénoncer le pouvoir absolu de la majorité ?

Le réalisme du libertarien repose sur la compréhension que la liberté ne peut pas être un concept qu’on obtient en le sacrifiant, ni par la force, ni par la contrainte d’un pouvoir même démocratique.

La liberté ne peut s’obtenir que pacifiquement, par la volonté, la demande de chacun. Sans cesse devoir expliquer la liberté pour convaincre et en transmettre l’exigence. C’est là le vrai pragmatisme.

S.G

Comments

  • Arnaud SOULATGE
    octobre 31, 2015

    Stéphane, vous devriez emigrer vers le Liberland…
    Merci de m’avoir fait une réponse complète a mon dernier commentaire qui, j’en déduis, a dû vous piquer au vif.

  • CREPIN Hugues
    novembre 8, 2015

    Les libertariens militent pour la liberté des forts, or si l’on abat le système légale et d’entraide, que deviendront les faibles sinon au mieux des valets?
    Il est effectivement logique que la démocratie soit incompatible d’avec le démocratie mais je ne comprends pas comment le libéralisme pourrait maintenir plus qu’une société de type XVIIIème siècle.
    En effet, sans des grands accords, des cadres et des fournitures d’éléments essentiels par ou soutenus par des pouvoirs publics, l’industrie même est limitée.
    Vous pourrez effectivement produire des crayons, des choses ainsi mais des écrans cristaux liquides, LED ou des satellites, c’est une complexité qui dépasse le libéralisme me semble-t-il qui est plus une démarche de l’immédiat et de la recherche, pas vraiment de la gestion et de la coordination.

    Si le libéralisme venait à coloniser nos sociétés, ils les ruineraient encore plus vite que le communisme.

    À moins d’une révolution technologique offrant une autonomie quasi totale aux gens, à moins d’une redistribution équitable préalable et de quand même mettre quelques limites fondamentales (meurtre,torture pédophilie enfantine, esclavage, notion de contrat, …), je vois très mal cela finir.

    • Alain CREMADES
      novembre 8, 2015

      @ Hugues CREPIN

      Le libértarianisme ne promet pas, AU CONTRAIRE DU COMMUNISME une société parfaite, waltdisneyenne. Tout simplement parce que nous (les libertariens)que cet idéal est, tout bonnement autant crédible que les licornes ou bien encore le Paradis.

      Nous militons pour la liberté. POINT. Des forts, des faibles, des riches ou des moins riches, peu importe. Il n’y a aucune restriction derrière la phrase « je milite pour la liberté » chez nous. AUCUNE. A tel point que, si toutefois, d’après ce que j’ai compris, vous êtes attiré par l’idéologie communiste de répartition, de redistribution, etc., Rien ni personne chez les libertariens ne vous empêcheront de fonder, avec vos amis partageant les mêmes valeurs, votre propre communauté communiste, marxiste, que sais-je, et d’y vivre selon vos préceptes. Tels, par exemple, les kibboutz en Israël.

      A partir de ce moment-là, il me semble que tout le reste de votre argumentation est anéantie par la teneur de ma réponse.

      Cordialement,

  • Alain CREMADES
    novembre 8, 2015

    La différence énorme entre le « libéral » et un vrai libéral (libertarien est, sur le plan politique, essentielle car énorme, c’est un abîme :

    Alors que le « libéral » finalement se transforme en (+/-mauvais) commercial vantant et tentant de vendre les mérites d’un GOUVERNEMENT avec tel Ministère et pas tel autre, telle fonction auto-proclamée régalienne et pas une autre, telle dépense de l’Etat et pas telle autre, etc., bref, que leur aspirateur serait « révolutionnaire » (mais il fonctionne toujours à l’électricité,

    Le libertarien, ou véritable libéral, lui, ne discute en AUCUN CAS de la façon dont chacun doit gérer sa vie et ce qui se passe sur sa propriété. Le libertarien se bat pour mettre en place la structure politique permettant ainsi à chacun, marxiste, socialiste, conservateur, que sais-je encore, de vivre de la façon qui lui convient chez lui. Point. Avec, bien évidemment, pour limites le tort causé à autrui, mais ceci, au fond, ne regarde que la justice, et pas l’Etat, n’est-ce pas…

  • CREPIN Hugues
    novembre 8, 2015

    Oui Alain, ce système existe déjà, on l’appelle démocratie et il est perfectible. Donc quand construisez-vous un chez vous?

    Quant à votre remarque sur la justice, une fois le système quasiment vidé, la justice n’existe pour ainsi dire plus car, que juger et sur base de quelle enquête après tout car même les moyens d’investigation seront réduit.

  • CREPIN Hugues
    novembre 8, 2015

    Erratum: il fallait bien évidemment lire: « il est évidemment bien logique que le libéralisme soit incompatible d’avec la démocratie ».

    Réponse intéressante mais insatisfaisante d’autant qu’il y a quiproquo, je ne parle ni d’égalité ni de communisme, je fais référence au fait que certaines personnes dans le Monde ont une telle richesse que passer en mode libertarien le permet alors d’imposer leurs volontés que seule la Loi permet jusqu’ici d’un peu modérer.
    Je parle simplement que si on devait passer au modèle libertarien, il faudrait réduire les handicaps de départ, après,évidemment, c’est le plus apte qui l’emporte.

    J’observe aussi que nulle part vous ne parlez de votre grille légale de base, je suppose que vous n’abrogez pas la Loi tout court, certaines choses restent encore infractionnelle et là la notion de financement de la justice et de la police est assez essentielle sinon, les dérapages sont inévitables.

    Concernant la manière de gérer les grands ensembles comme les autoroutes, les aéroports, centrales énergétiques, programme spatial, satellites d’observations, … Je ne vois même pas comment le libéralisme envisage de fédérer assez de gens et de ressources pour ce niveau de complexité.

    J’ai déjà vu des villages et des petites villes fonctionner de manière informelle en mode libertarien mais les problèmes se posent aux limites géographiques avec d’autres entités, entre les entités et à partir d’une certaine quantité de gens.

    Pour rappel, rien n’interdit du tout la création de communautés libertarienne mais je ne vois personne ou quasiment le faire sauf l’initiative Liberland par exemple mais qui aurait été plus constructive à négocier avec les états.

    Non, tout n’est pas dit, rien n’est dit, ou alors on est dans l’anarchie, effectivement mais il n’y a aucune description du canevas de base admissible qui concerne quand même des choses vitales comme l’éducation, la santé et la sécurité sans compter les approvisionnements en eau et en énergie à bon prix.

  • Anonyme
    mai 21, 2021

    4.5

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