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Antisémitisme : où en sommes-nous ?

juif

Après les divers évènements qui ont marqué la France en 2015, les actes commis à l’encontre des Juifs se sont multipliés. D’après le site dédié à l’antisémitisme, l’année dernière « les Juifs, qui représentent moins de 1% de la population totale, sont la cible à eux seuls de 40% des actes racistes commis en France et de 49% des violences racistes aux personnes ». Des chiffres particulièrement interpellants dans un pays démocratique où chacun est censé pouvoir vivre selon ses propres convictions religieuses.

Une nette augmentation des actes antisémites

C’est au consistoire de Paris, au Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, que sont recensés chaque jour les actes antisémites commis sur le sol français. Cette association est gérée par un ancien commandant de la police : Sylvain Zenouda. Si l’on en croit ses résultats, la situation des juifs en France a évolué depuis un an, mais pas vraiment de façon positive… Il déclare ainsi : « On est passé de 300 ou 400 agressions par an, je ne parle pas seulement d’agressions physiques, mais aussi verbales, ou des tags, à pratiquement 1000 dans l’année. On a parfois eu des baisses, mais cela est remonté… Ca monte souvent quand il y a des évènements extérieurs dans le monde, mais maintenant, c’est un leitmotiv : on n’aime pas les juifs, on leur dit et on leur fait peur ». Des propos frappants qui doivent toutefois être relativisés. En effet, si l’on en croit le Monde Diplomatique, « toutes les enquêtes sérieuses – et d’abord celle réalisée chaque année par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) pour son rapport sur le racisme et l’antisémitisme – dépeignent un phénomène marginal, contrairement au racisme anti-Roms et à l’ « islamophobie », en train d’exploser ». On y apprend également que « les Français juifs sont de loin la minorité la plus acceptée aujourd’hui en France ».

Un contexte particulièrement difficile

Pourquoi l’année 2015 a-t-elle connu une telle tendance ? La réponse est assez simple puisqu’elle réside dans le contexte des faits. Il y a bien sûr les attentats de Paris (en janvier puis novembre) qui ont motivé d’autres individus à commettre des agressions contre des professeurs juifs par exemple. Le conflit israélo-palestinien joue lui aussi un rôle déterminant dans cet essor de l’antisémitisme en France. On remarque d’ailleurs une fréquence plus élevée des actes anti-Juifs pendant les épisodes les plus meurtriers du conflit. Or, l’amalgame entre Juifs et Israéliens a été fait depuis longtemps et l’attitude du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF) qui soutient fermement la politique de Tel-Aviv n’arrange rien. Pourtant, le Monde Diplomatique nous rappelle qu’il est important de bien faire la distinction entre opinions antisémites et actes antisémites car si les seconds connaissent une croissance certaine, les opinions antisémites ne semblent, quant à elle, pas progresser.

Un retour en Israël

Si la France est le premier pays à avoir émancipé les Juifs, ces derniers s’y sentent de moins en moins les bienvenus. En peu de temps, le nombre de Français à quitter le pays pour Israël a triplé. Atteignant autrefois 1500 individus par an, 7000 aurait immigré en 2014, ce qui représente plus de 1% de la population juive estimée en France. En 2015, certains s’attendaient même à ce que ce chiffre atteigne 10000. D’ailleurs, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, encourage ses « frères » à revenir en Israël. A la suite de la tuerie de l’Hyper Cacher, il a en effet lancé un appel à l’ « émigration massive » des Juifs d’Europe vers Israël. « Israël vous attend les bras ouverts », avait-il déclaré. Le grand rabbin du Danemark, Jaïr Melchior, se dit quant à lui déçu par la réaction du politicien, déclarant que « le terrorisme n’est pas une raison pour partir en Israël ».

Comments

  • Anonyme
    novembre 2, 2019

    4.5

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