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« OSONS LA RENATIONALISATION DE LA DETTE » NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET

 

 

 

J’ai évoqué ce matin au micro de Jean-Jacques Bourdin ma proposition de renationaliser notre dette. Je donne ici quelques détails pour préciser mon idée, qui s’appuie notamment sur les travaux de l’Institut Montaigne.

La crise des dettes souveraines européennes nous expose. La décision de Moody’s d’abaisser d’un cran la notation française aura probablement peu d’impact, et je le souhaite ardemment. Pour autant, il met en lumière nos fragilités. Nous devons y répondre résolument par des réformes structurelles, par une réduction de nos déficits, mais aussi agir sur la trop forte exposition de notre dette.

Avec une dette qui atteint 91% du PIB, l’heure est aux solutions innovantes. Jusqu’à présent, le trésor français a su intéresser les marchés mondiaux à notre dette publique. Le coût de nos emprunts, malgré la progression ininterrompue de notre dette, a été contenu.

Mais pour combien de temps encore ? L’apparition de la suspicion des marchés financiers à l’égard des dettes souveraines, pour de bonnes raisons mais aussi des intentions spéculatives, modifie la donne.

Aujourd’hui, nous devons oser la renationalisation de la dette.

Les Français ne détiennent qu’un tiers de la dette française, soit l’un des plus faibles taux de l’OCDE. Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, c’est plutôt les deux-tiers, et au Japon, plus de 90% !

Notre épargne nationale très abondante est investie massivement en assurance vie. En la libérant d’une partie du portage de la dette publique, nous pourrions dégager des marges de manoeuvre considérables pour investir à long terme dans nos entreprises.

Et le moment est paradoxalement le bienvenu : profitons de l’accalmie des marchés pour amorcer cette transition, sans attendre d’y être contraint par des taux élevés.

Cette décision a certes un coût : il est vrai que la distribution de nos emprunts publics au détail coûte plus cher. Mais le Japon, deux fois plus endetté que nous, n’a jamais connu de crise de sa dette souveraine, placée auprès des épargnants japonais. La sécurité vaut bien ce coût supplémentaire, d’autant qu’il profiterait aux Français.

Retrouvez la suite de l’article sur http://nkm-blog.org/

 

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