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Tsai Ing Wen, première femme présidente à Taïwan

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Elue présidente à Taïwan, Tsai Ing Wen est la première femme à accéder à la présidence. Sa victoire est d’autant plus marquante qu’elle a écrasé l’opposition représentée par le parti Kuomintang (KMT) et M.Chu en rassemblant 60% des suffrages, contre 31% pour son opposant. Qui est donc cette femme qui a réussi à conquérir le cœur des Taïwanais ?

 

Sur les traces d’Angela Merkel

A 59 ans, Tsai Ing Wen a tout de la chancelière allemande Angela Merkel. Ferme, elle n’hésite pas à accorder ses premières paroles suite à son élection à des journalistes étrangers. Elle appelle ainsi au respect de la « volonté populaire des 23 millions de Taïwanais et de la république de Chine qui est un pays démocratique ». Fervent défenseur des valeurs de Taïwan, Tsai Ing Wen insiste sur « le système démocratique, l’identité nationale et l’intégrité territoriale ». Elle précise ainsi que « Toute forme de violation affectera la stabilité des relations entre les deux rives du détroit ». Des propos qui apparaissent particulièrement clairs.

Fille d’un promoteur immobilier, la nouvelle présidente a rejoint le PDP en 2004 et prend la tête du parti en 2008. Elle se présente aux élections présidentielles de janvier 2012 mais se heurte aux opinions des électeurs qui ne sont alors pas prêts à la suivre sur sa position indépendantiste concernant la Chine. Elle devra s’incliner face au candidat du Kuomintang, Ma Ying Jeou, en ne récoltant « que » 45,6% des suffrages, contre 51,6 pour son opposant. Cette défaite la pousse à démissionner de son mandat de présidente du PDP, qu’elle retrouvera en mai 2014. On connait la suite : elle candidate aux présidentielles de janvier 2016 et finit par se faire élire.

En faveur du mariage homosexuel, Tsai Ing Wen est une femme déterminée qui a construit sa carrière politique en ne comptant que sur ses compétences et son travail. Le sinologue Jean-Pierre Cabestan décrit au journal Libération sa rencontre avec la politicienne : « Quand je l’ai connue il y a dix ans, elle était vice-Premier ministre en charge des Affaires continentales. Elle faisait un peu bonne sœur rentrée. Mais c’est un coureur de fond. Elle a acquis un charisme et une stature qui la placent très au-dessus de la vieille garde du PDP.»

Taïwan et la Chine, l’éloignement

Taïwan et la Chine sont séparés depuis 1949. Les nationalistes du KMT se sont réfugiés sur l’île après leur défaite face aux communistes continentaux. Seulement voilà, la Chine ne conçoit pas que Taïwan puisse prendre son indépendance. Elle la considère comme une partie de son territoire car, souvenons-nous, il n’y a selon le consensus de 1992 qu’une seule Chine. L’Express nous rappelle d’ailleurs que la Chine n’avait pas hésité à déployer 1500 missiles pour dissuader Taïwan de prendre son indépendance. Sous des airs de menace, les médias officiels chinois ont mis en garde le pays contre tout projet de ce type. La large victoire du PDP montre clairement que les électeurs ne souhaitent pas voir s’établir un lien entre les deux pays, comme semblait le préparer le président sortant Ma Ying-Jeou. Le peuple a peur que le fait d’être devenu dépendant économiquement de la Chine ne fasse perdre à Taïwan son identité et sa place sur la carte. Précision importante : les habitants souhaitent avant tout que des relations pacifiques avec Pékin se poursuivent.

Dans son programme, Tsai Ing Wen promet de s’attaquer au chômage qui touche les jeunes, à promouvoir le logement social, à mettre en place la réforme des retraites ou encore à instaurer un système de soins de longue durée. Elle prend également position en termes d’énergies où elle exprime clairement son vœu d’augmenter la part des énergies renouvelables tout en sortant du nucléaire dans une période de dix ans. Bilan aux prochaines présidentielles…

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