Syndrome Afghan : Agoraphobie, agressivité, mais aussi cauchemars à répétition, « les soldats traumatisés vivent dans la honte »
D’après les études américaines, 5 à 15% des militaires peuvent présenter un trouble psychologique en rentrant de mission. Une enquête réalisée en France auprès de soldats envoyés en Afghanistan montre que 6,4% d’entre eux ont été atteints par un ESPT. La moitié ont eu, par la suite, des conflits familiaux et 26% ont divorcé.
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Quand et comment cet état apparaît-il généralement?
Ce problème peut apparaître à la suite d’événements potentiellement traumatiques tels qu’un vol à main armée, un accident de la route, un désastre naturel, une expérience de combat (militaire) ou des sévices physiques ou sexuels.
L’exposition à l’événement traumatique peut se faire de différentes façons:
- La personne a vécu personnellement le ou les événements.
- La personne a été témoin de ce ou de ces événements survenus à d’autres personnes.
- La personne a appris que ce ou ces événements étaient survenus à un membre de sa famille proche ou à un ami proche. Dans des contextes de décès d’un proche, l’événement doit être violent ou accidentel.
- La personne a été exposée de façon répétée ou extrême à des détails aversifs de l’événement (p. ex. : un policier exposé à répétition à de la pornographie infantile).
L’ESPT peut survenir à tout âge y compris durant l’enfance. Les symptômes apparaissent habituellement dans les trois premiers mois suivant l’événement traumatique bien qu’il puisse exister un délai de plusieurs mois ou même de plusieurs années avant que les symptômes n’apparaissent.
«Le premier objectif est de faciliter le franchissement d’un mur du silence pour que chacun n’hésite plus à parler à son commandement, à sa famille, à son médecin», souligne-t-on dans l’entourage du ministre de la Défense où l’on évoque le tabou et la honte qui ont longtemps entouré dans l’armée les blessures psychologiques. «La problématique remonte au premier conflit mondial, ajoute-t-on à l’Hôtel de Brienne, mais avec le retrait d’Afghanistan, le conflit le plus long et ayant impliqué le plus d’hommes depuis l’Algérie, c’est le moment d’agir.»
Un numéro vert et un guichet unique
Pour améliorer l’information des militaires, Jean-Yves Le Drian a annoncé la création d’un numéro d’appel téléphonique national et une mobilisation du site Internet du ministère. Autre mesure, un guichet unique doit permettre de simplifier les démarches pour des militaires qui, déjà en état de faiblesse, se trouvent confrontés simultanément à des problèmes médicaux, juridiques et de carrière… Les moyens alloués à la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (CABAT), une structure créée en 1993, vont être augmentés.
Le ministre de la Défense entend d’ailleurs reprendre à son compte le plan d’action mis en œuvre par ses prédécesseurs et développer la coordination entre les différents acteurs (armée de terre, service de santé des armées…). Dans son entourage, on rappelle que le cadre législatif et réglementaire existe déjà, un décret de janvier 1992 qualifiant de «blessures» les atteintes psychiatriques. À ce titre, quelque 250 anciens d’Afghanistan bénéficient d’une pension.
Figueiredo
j’étais en afghanistan,je suis legionnaire.. ça fait 5 ans qui j etais l bas, je passé 7 mois la bas; je n’oubliez pas jusq aujourd’hui… l’état de stress post traumatique est reel… difficile à oubliez…