Réforme de retraites : Les régimes autonomes les plus méconnus sont aussi les mieux gardés
La fin des régimes spéciaux et la mise en place d’un régime de retraite universel, c’est ce qui met les cheminots, les fonctionnaires, les agents de la RATP dans la rue. D’après le projet de réforme, ces régimes spéciaux rentreront progressivement dans le régime général. Ce sont les régimes spéciaux, les plus médiatisés, mais il y a des régimes autonomes qui concernent quelques centaines de personnes, et qui sont assez secrets.
La position du gouvernement est assez ferme le sujet, il n’a pas le choix.
« L’universalité ça va aussi pour les ministres, les députés, les sénateurs et l’ensemble des élus » dit Edouard Philippe. Mais dans les faits, aucune loi ne peut modifier ce régime. Seul le bureau du Sénat présidé par Gérard Larcher peut décider de basculer dans le droit commun.
En effet, les 348 élus de la Chambre haute bénéficient d’un régime autonome depuis 1905, un régime en situation financière excédentaire. Quant à la pension moyenne d’un sénateur, elle s’élève à environ 3 800 euros nets. Mais ce que défendent les sénateurs, c’est aussi, plus que des conditions plus favorables qu’à d’autres régimes, les placements qu’ils ont pu faire des cotisations versées, et qui leur permet aujourd’hui d’afficher une réserve de plus d’un milliard d’euros, qu’ils n’ont pas tellement envie de partager.
La réserve des caisses autonomes, c’est aussi une préoccupation du côté des professions libérales et des avocats. Le président de la République a voulu rassurer sur ce point en indiquant que les caisses autonomes ne devraient pas perdre la main sur ces réserves.
Aucune raison, donc, pour les Sénateurs, de ne pas basculer dans le régime général.
Anne louise Capucinet
Cédric Leboussi
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Anonyme
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