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L’impact financier d’un recul de l’âge de départ Par François Ecalle

Le gouvernement présentera probablement au début de l’année prochaine un projet de loi visant à reculer l’âge de départ en retraite. Ce billet en présente les justifications.

Le principal intérêt d’un recul de l’âge de la retraite est d’augmenter la population active et donc, à long terme, la production et l’emploi. La réforme de 2010 a d’ailleurs entrainé une hausse de l’emploi dans la décennie qui a suivi, y compris de celui des séniors même si leur accès à l’emploi pourrait être meilleur, et non une hausse du chômage. Celui-ci s’accroîtrait toutefois à court terme ce qu’il faut éviter quand le taux de chômage est déjà élevé. Le calendrier des mesures qui seront prises devra donc pouvoir être adapté à la situation du marché du travail.

Un recul de deux ans de l’âge minimal de départ étalé sur huit ans augmenterait le solde des administrations publiques de 0,9 point de PIB à long terme (20 ans), dont 0,5 point pour les régimes de retraite et 0,4 point pour les autres administrations. A un horizon de 10 ans et compte-tenu des effets keynésiens négatifs de court terme, le solde des administrations publiques serait amélioré de 0,4 point de PIB selon le modèle économique commun à l’Insee et à la direction générale du trésor. Les effets d’une telle mesure sont plus rapidement positifs lorsque les entreprises éprouvent des difficultés de recrutement.

Ce recul pourrait aussi être obtenu en augmentant le nombre d’annuités requises pour avoir une pension au taux plein. Les effets économiques à long terme seraient semblables mais les catégories sociales les plus concernées ne seraient pas les mêmes.

Si on s’en tient aux régimes de retraite, ils devraient être excédentaires au-delà de 2060, malgré la hausse du ratio retraités / cotisants, en raison de la forte baisse du taux de remplacement des revenus d’activité par les pensions qui résultera de la réglementation actuelle. Des mesures de redressement financier sont toutefois justifiées si on donne plus de poids aux déficits des prochaines années, si on considère que les régimes de retraite devraient réduire leur dette et rétablir leurs réserves ou si on souhaite diminuer les subventions de l’Etat aux régimes spéciaux (maintenues à deux points de PIB par an dans ces projections financières).

L’âge moyen de liquidation des pensions est d’un peu plus de 62 ans en 2020 avec de fortes différences entre les régimes de retraite. Il augmente depuis la réforme de 2010 et continuerait à augmenter, d’environ 1,5 ans, jusqu’à la fin des années 2030 à législation inchangée. Dans presque tous les autres grands pays de l’OCDE, il est plus élevé qu’en France en 2020.

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