Le concours Aviva la fabrique: En votant pour la start up Pocramé,nous aidons la science
Si partir en mer est souvent perçu comme un rêve, l’isolement peut vite tourner au cauchemar en cas de maladie. Le diagnostic de maladies infectieuses ou contagieuses est en effet impossible et dérouter un navire pour un passager ou un marin malade peut coûter jusqu’à 100000 euros à la compagnie maritime ou son assurance.
C’est pour répondre à cette problématique, que la startup POCRAMé a été créée en juillet 2014 pour permettre le diagnostic de maladies infectieuses en milieu isolé.
Les quatre fondateurs, sont tous médecins spécialisés à Marseille : les Professeurs Didier Raoult, Directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection (IHU), et Michel Drancourt, responsable du laboratoire de microbiologie, sont mondialement reconnus. Le Dr Marc-Abdul Samad est médecin-conseil de la compagnie maritime CMA CGM. Enfin, le Dr Pierre Yves LEVY,est praticien hospitalier temps partiel dans l’IHU et dirige un laboratoire de biologie médicale.
Il s’agit d’un concept innovant de mini-laboratoire. Transportables et communicantes, protégeant l’opérateur du risque de contamination, ces bornes de 70kg peuvent être opérées par une seule personne, sans compétences médicales requises. Elles intègrent un logiciel qui recueille les signes cliniques, recommande les tests biologiques à effectuer selon un algorithme décisionnel. Les réactifs sont regroupés dans un sachet par malade, repérables par un code couleur selon le syndrome. Le logiciel va guider pas à pas l’exécution et l’interprétation des tests. Ces tests doivent permettre de répondre à 3 questions cruciales : le malade doit-il être hospitalisé ? Doit-il être isolé car contagieux ? Faut-il débuter un traitement anti-infectieux en urgence ? Ces tests sont géo-localisables permettant la détection d’épidémies en temps réel.
Deux prototypes sont actuellement à l’essai sur des navires de fret (CMA), et de croisière (Compagnie du Ponant), avant-vente.
Nous devons désormais élargir le nombre de tests proposés. En particulier, La bourse souhaitée permettrait de développer un test unique pour la détection rapide, de 4 pathogènes responsables de fièvre tropicale, de prise en charge médicale totalement différente. Nous disposons d’un contrat de licence pour 1 pathogène (aucun test commercialisé actuellement). Besoins: 4 mois ETP ingénieur, achats matériel.
Notre vision: 4 cibles de marché sont identifiées:
1) Milieu maritime.
C’est un milieu géographiquement isolé. Il n’y a pas de médecin à bord des navires de fret et ceux des navires de croisière disposent de très peu de moyens diagnostiques.
2) Aéroports internationaux.
Bien qu’ils soient géographiquement proches de centres urbains disposant de structures de soins, ils constituent des milieux isolés du fait du délai de prise en charge d’un passager souffrant d’une infection sans moyens de diagnostic rapide.
3) Autres milieux isolés.
Les zones de désertification médicale et la projection de professionnels militaires ou civils déployés dans des environnements hostiles (stations scientifiques isolées, pays en guerre) constituent des situations sans possibilité de diagnostic, imposant des rapatriements intempestifs compliqués et couteux pour les assurances ou la diffusion de maladies contagieuses.
4) Rassemblements de masse.
A l’occasion des grandes manifestations sportives, culturelles et religieuses, sont réunies les conditions d’émergence d’épidémies, du fait de la promiscuité et du brassage de personnes venues de régions géographiques très différentes. Ces manifestations de masse donnent lieu au déploiement de structures sanitaires, dépourvues de solution pour le diagnostic rapide des infections et ne peuvent pas optimiser la prise en charge médicale des patients suspects.
Au total, ce concept, qui a été breveté, reçoit un accueil très favorable puisque récemment distingué aux Trophées de la Santé 2015, prix spécial-recherche, et lors des Trophées de l’économie de La Provence. Commercialisation prévue mi 2016.