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JO 2016 – NIKÉ

Platon, disciple de Socrate à qui l’on doit les Dialogues du maître à penser de tout l’Occident depuis le siècle de Périclès, aurait été par deux fois champion olympique de pancrace (ce qui nous est rapporté par Jacqueline de Romilly, l’helléniste « entichée » de Thucydide, « Thuci », comme elle nommait affectueusement l’historien des guerres du Péloponnèse qu’elle entreprit très jeune de traduire).
Le pancrace est une forme de lutte qui s’apparente au pugilat : on y frappait avec le poing mais on cherchait aussi, dans une sorte de dialectique corporelle, à s’étreindre. Or, les membres, déjà gras de l’huile dont on les avait frottés et tout ruisselants de sueur, devenaient insaisissables. La poussière, au contraire, facilitait la prise en s’attachant au corps : on en soulevait à dessein des nuages pour les répandre sur l’adversaire et pouvoir l’étreindre. Le combat terminé, on se roulait, pour se sécher, dans la poussière puis on se raclait avec le strigile, on se lavait et, de nouveau, on se frictionnait avec de l’huile pour conserver aux membres leur élasticité.
Le goût de la victoire avait un caractère sacré, dans le culte voué à la déesse Niké -ou Nika-.
Aussi, dans l’espoir d’avoir un avantage autrement que par des exercices réguliers, les athlètes usaient souvent de substances à base de plantes, de racines, de viande de lézard… L’alcool était prohibé. Tout contrevenant à ces règles était jugé sacrilège et son nom gravé sur les socles de pierre aux alentours du stade olympique.
Depuis 1968, des contrôles sont effectués et ont révélé chez les compétiteurs un taux de caféïne, de cocaïne, de testostérone ou d’érythropoïétine (EPO) censés améliorer leurs résultats. Les tricheurs sont alors écartés de l’Olympiade pour laquelle ils ont été sélectionnés et, pour d’autres, la médaille est retirée.
À J-7 de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio, des athlètes, notamment russes et éthiopiens, sont reconnus positifs aux tests auxquels ils ont été soumis et exclus selon le slogan : « Tolérance 0 pour le dopage », affiché en 2008 aux JO de Pékin.

D. F

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