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Critique des programmes politiques – Général Didier Tauzin – Rebâtir la France

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Après la revue de son « constat », voyons ce que ce général nous propose pour soi-disant « rebâtir la France ». Mais restons un instant sur ce concept, qui en trois mots pose deux questions essentielles : qu’est-ce que la France et pourquoi (re)bâtir quoi que ce soit ?

La France est une illusion, la France n’existe pas. Ou plutôt, sa seule réalité est administrative et politique, elle n’est qu’un territoire sur lequel certains hommes exercent un pouvoir sur les autres. Elle ne devrait pas être l’objet d’un débat quelconque dans la bouche d’un individu qui se dirait inquiet de l’avenir de ses enfants, de ses semblables. Parler de la France, ce n’est pas parler de nous.

Quant à vouloir (re)bâtir, c’est en soi une formulation constructiviste et dirigiste typique. Ce n’est pas de bâtir quoi que ce soit dont nous avons besoin, l’état construit déjà bien trop de choses avec l’argent de nos impôts. Au contraire, il s’agit de déconstruire le monstre bureaucratique national.

Mais revenons à son texte. Il est plein de contradictions, hélas. Cela commence bien, avec un heureux « il faut refonder notre système politique que les partis se sont accaparé » ; puis : « cette rénovation de l’État et des administrations publiques doit être intégrale » ; mais qui trébuche aussitôt : « afin de restaurer l’autorité et le pouvoir exécutif autour des domaines régaliens ». Ce n’est pas d’autorité dont nous avons besoin, mais du retour au droit de chacun d’avoir sa propre autorité.

Je ne serais pas surpris que les minarchistes se réjouissent d’un tel appel à un recentrage sur le seul « régalien », et je me dois de reconnaître que ce serait en effet un progrès. Mais nous allons voir que la logique de ce candidat n’est pas aussi limpide, ni inspirée de la même compréhension de la liberté.

Je le cite intégralement, car ce sera plus simple, en mettant en exergue les contradictions : « Ainsi, l’intégralité des mesures prises durant le prochain quinquennat seront guidées par cinq principes intangibles : le bien commun, c’est-à-dire le bien de la société dans son ensemble ; la subsidiarité permettant aux citoyens d’agir au sein de société, et à chaque personne de remplir les tâches qui lui reviennent ; la responsabilité qui procède de la volonté que chaque citoyen travaille au bien commun ; la solidarité qui rappelle que tous les Français sont égaux en dignité et doivent être soutenus par la société ; enfin la liberté qui est l’apanage des peuples souverains et qui engendre nécessairement une multiplication des initiatives. » La liberté devrait surtout être l’objectif de l’action politique…

Saluons l’approche de ce général : Pour une fois, le cœur d’un programme politique se veut reposer sur un noyau restreint de principes qui ne relèvent pas d’un l’idéalisme béat. Pour autant, étudions ces cinq principes, car ils sont décevants. A commencer par le bien commun. Monsieur Tauzin, il n’y a pas de bien commun, votre formulation confond bien avec objectif, ou but. Avoir ensemble le but commun du bien de tous, cela se conçoit comme objectif social. Mais le bien commun, c’est marxiste.

La subsidiarité n’est pas un champ où l’individu peut faire ce qu’on attend de lui, mais au contraire, où il est libre de ses décisions et actions comme bon lui semble grâce à la garantie qu’aucune autorité arbitraire n’a de légitimité ou pouvoir sur lui. De même la responsabilité n’est pas affaire de volonté au sein d’un bien commun, mais de droit et devoir des individus les uns envers les autres. Il est dommage que ce qui semble une bonne volonté minarchiste soit gâchée par une telle confusion.

Le général finit par trois questions qu’il propose pour referendum – encore un concept collectiviste. De prime abord, les questions posées abordent de vrais sujets. Mais ce n’est pas d’un referendum plus ou moins plébiscitaire dont nous avons besoin, mais d’action libératrice. L’urgence n’est pas à la discussion de principes, mais à leur mise en œuvre par la dissolution rapide de l’appareil d’état sous ses trop nombreuses formes. Ce général semble chercher à se donner une allure de libérateur sinon de libéral, mais ses contradictions risqueraient bien de n’en faire qu’un illusionniste de plus

Comments

  • francis HOEZ
    mars 25, 2019

    Le bien commun n’est pas un concept marxiste, c’est un concept chrétien.

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