Interview d’Orysia Lutsevych : « Il faut tout faire pour renforcer la contre-offensive ukrainienne »
Orysia Lutsevych est directrice adjointe du programme Russie et Eurasie et responsable du Forum de l’Ukraine à Chatham House, après avoir commencé son association avec l’institut en 2012. Avec ses collègues du programme, elle a joué un rôle déterminant dans la réponse de l’institut à la résistance de l’Ukraine à la Russie. agression depuis 2014 (Orysia est elle-même Ukrainienne). Elle est l’auteur de plusieurs publications de recherche de Chatham House et co-auteur du dernier rapport de son programme, How to End Russia’s War on Ukraine (juin 2023). Le rapport expose les pièges politiques qui doivent être évités si la sécurité et le territoire de l’Ukraine doivent être restaurés et l’ordre international fondé sur des règles protégé de la menace de la Russie. J’ai rencontré Orysia pour parler de la façon dont le rapport a été reçu en Ukraine et ailleurs, de la contre-offensive de l’Ukraine et de la politique de la guerre au cours des prochains mois. L’interview a été modifiée pour la longueur et le style.
Pourquoi la contre-offensive de l’Ukraine contre la Russie n’a-t-elle pas progressé aussi rapidement qu’espéré ?
Certaines des attentes ont été un peu illusoires. Il faut tout faire pour renforcer la contre-offensive ukrainienne, mais il ne faut pas s’attendre à ce que l’Ukraine reprenne rapidement tout son territoire – reconquérir tout ce qu’occupent les Russes depuis le 24 février 2022 est ambitieux. L’Ukraine fait face à des positions russes retranchées avec des barrages en béton et des couches de champs de mines.
Ses alliés ne l’ont pas approvisionné assez rapidement pour empêcher la Russie de construire ces lignes défensives ou pour préparer correctement la contre-offensive de l’Ukraine. Aucun général de l’OTAN n’enverrait ses troupes sans couverture aérienne pour conquérir un terrain aussi dangereux. De plus, les forces armées ukrainiennes n’ont jamais mené une contre-offensive aussi complexe. De toute évidence, les alliés occidentaux devraient donner à Zelenskyy ce qu’il demande – la puissance aérienne et plus d’artillerie – et former les forces armées ukrainiennes à plus grande échelle pour effectuer des opérations militaires multi-domaines.
Le temps n’est-il pas compté pour que les alliés de l’Ukraine le fassent ? Qu’en est-il des élections américaines l’année prochaine ?
La perspective de planification de cette guerre a été à trop court terme depuis le début – par exemple, fournir à l’Ukraine juste assez pour mener une grande campagne militaire cet été. Ne devrions-nous pas maintenant penser à la prochaine campagne militaire qui durera l’hiver et l’année prochaine ?
