INTERVIEW DE JEAN François LEGARET: « JE DEFENDS UNE POLITIQUE D’ALLEGEMENT DE FISCALITE A PARIS »
Candidat à la primaire UMP pour les municipales à Paris, le maire du 1er arrondissement met l’emploi et l’économie au cœur de ses priorités.
Quelles sont les mesures économiques que vous défendez pour Paris dans la perspective des municipales de 2014 ?
Ma première proposition est économique. Je défends une politique d’allègement de la fiscalité à Paris. Le maire de Paris a réalisé un matraquage fiscal qui est responsable de la détérioration du pouvoir d’achat des Parisiens et donc de la détérioration de leur qualité de vie. Dans la gestion de la ville par Bertrand Delanoë depuis 2001, il y a des lacunes et des erreurs, mais on constate aussi une détérioration de l’image de Paris et de son rayonnement sur le plan international. L’image de Paris est magique, mythique, mais des agences internationales de notation l’ont rétrogradée à la 7e place, voire à la 35e place. Je suis le seul maire d’arrondissement à me présenter, je ne suis pas cumulard et lorsque j’étais adjoint chargé des Finances, j’ai démontré une gestion rigoureuse avec une diminution de l’encours de la dette.
Avez-vous une vision économique libérale ?
J’assume tout à fait l’étiquette de libéral. Mon état de service en tant qu’ancien chargé des Finances est la diminution des dépenses de fonctionnement et de la fiscalité. C’est un exercice pratique de la doctrine libérale. Le libéralisme est pour moi l’expression politique et économique de créer, penser et concevoir. Je crois que le libéralisme est la prise de risque, ce qui encourage les femmes et les hommes à se lancer dans l’aventure de la vie et à créer des emplois.
Quelles sont vos propositions en matière d’emploi ?
Je suis favorable à ce qui peut libérer et faciliter le travail le dimanche. Anne Hidalgo, qui s’était déclaré contre cette idée il y a deux ou trois ans, a évolué sur ce sujet mais elle ne fait pas de propositions concrètes. Il faut clarifier les positions à ce sujet car aujourd’hui, selon que l’on vend des biens d’équipement ou pas, on a le droit ou non d’ouvrir le dimanche. Il y a des milliers d’emplois qui peuvent être ainsi rapidement créés à Paris. Autrefois Bertrand Delanoë affirmait que Paris avait un taux de chômage plus faible que la moyenne nationale ; il ne le dit plus à présent. Il faut créer des emplois à Paris, c’est une priorité absolue. Bertrand Delanoë défend l’emploi mais dans son système dont il est prisonnier, avec les communistes et les Verts, on trouve de vrais théoriciens de la décroissance.
Que souhaitez-vous faire pour améliorer les problèmes de logement ?
Dans ce domaine, on a très peu construit et investi. C’est une question de doctrine, il faut s’efforcer d’investir utilement et de maîtriser le fonctionnement. Le nombre de demandes de logements est passé de 100 000 en 2001, à 140 000 aujourd’hui. Le problème majeur est celui du parc de logements intermédiaires. Les classes moyennes sont trop pauvres pour avoir accès aux logements privés et trop riches pour le logement social. On a transformé les logements intermédiaires en logement sociaux et on chassé les classes moyennes de Paris.
Vous vous êtes opposé au mariage pour tous. Souhaitez-vous poursuivre dans cette voie maintenant que la loi est en vigueur ?
Cette loi est mauvaise. La France est divorcée d’avec elle-même. Je n’ai pas cherché à savoir, sur cette question, si mes convictions pouvaient être contraires à mes intérêts politiques ou électoraux. Je suis républicain et officier d’état civil. J’appliquerai donc cette loi, mais je continuerai à me battre et à proposer des solutions car je considère que ce n’est pas une bonne loi. Je pense aussi qu’il faut réconcilier les deux blocs qui sont montés l’un contre l’autre. Cela a été une erreur de refuser le débat national. J’ai moi-même organisé un débat à la mairie du 1er arrondissement auquel ont participé Dominique Bertinotti et Frigide Barjot, car je suis un homme de dialogue. La seconde erreur est d’avoir refusé le référendum qui est le seul moyen de faire que la majorité soit prise en considération par la minorité. Le référendum est le seul moyen de trouver une issue à cette question.
Anne Dupin