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Francis George: « le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina-Faso et du Niger signe un échec »

Ce qui est en jeu, aujourd’hui, n’est pas la pérennité de la présence française en Afrique ; c’est la
pérennité du développement et l’avenir de la démocratie sur un continent stratégique pour l’Europe
au 21ème siècle. A l’instar de la parité fixe du franc CFA adossée à l’euro, la France doit avoir l’humilité
d’accepter une prééminence européenne sur ce continent, dans un monde qui réaffirme des relations de puissance entre blocs continentaux. La stabilité de l’Afrique n’est pas seulement stratégique pour la France, elle l’est pour toute l’Europe comme le démontrent les tensions issues des mouvements migratoires subis. Jouer seule, comme elle le fait encore trop souvent aujourd’hui, serait vain et contreproductif.


L’urgence et la concomitance des politiques publiques évoquées ci-dessus impliquerait un choc de
financement et une capacité d’appui qui peuvent être assurés par l’Union Européenne. Même si les
interventions françaises Serval et Barkhane ont pu sauver de nombreuses vies humaines, à long
terme, le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina-Faso et du Niger signe un échec ; celui
de ne pas avoir su écouter et coordonner ses acteurs diplomatiques, économiques et sécuritaires.
Ces acteurs vivent dans la conviction de connaître une histoire, une géographie et des peuples qui
évoluent à la vitesse des nouveaux médias.
C’est cette humilité dans la mise en œuvre d’une politique de développement multi vectorielle qui
permettra de dépasser un ressentiment entretenu par nos concurrents directs et indirects sur le
continent.

Francis GEORGE

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