
Déjà permettez-moi de vous remercier et de remercier François Fillon, au nom du think tank 5 ans pour des idées de nous accueillir pour participer à cette table ronde sur l’immigration.Sur la forme, ce que je voudrais dire c’est : l’immigration ce n’est pas le grand satan ! Il faut arrêter de jouer à celui qui sera le plus répressif, le plus agressif, le plus violent :à ce jeu de la brutalité, c’est l’extrême droite qui l’emportera.Il y a une autre voie entre le laxisme et la brutalité. Une voie intermédiaire.Cette voie s’appelle l’utilitarisme, c’est-à-dire la recherche de l’utilité sociale
Quelle politique en matière d’immigration peut être utile à tous ? Quelle politique en matière d’immigration peut permettre à chacun de s’y retrouver ? Il faut cesser d’utiliser des postures lorsqu’on parle d’immigration, mais apporter des idées. Cette logique utilitariste « une immigration utile », elle existe déjà entre dans d’autres pays.
L’Allemagne se sert de l’immigration pour régler son problème démographique et de main
d’œuvre. Elle favorise l’arrivée d’immigrés qualifiés et comble son déficit de main d’œuvre, principalement dans les métiers de l’informatique et des technologies. Elle a une méthode rodée qui fonctionne : depuis 2006, la chancelière Merkel invite chaque
année les parties prenantes à un sommet. Ils vérifient régulièrement l’application du sommet précédent et avance ensemble suivant les besoins du pays et la situation : procédures, facilitées, financement de cours de langue,
ouverture de centres d’accueil, un réseau de parrains, Charte de la diversité… Ce format fonctionne on peut s’en inspirer.
Les britanniques privilégient clairement l’immigration professionnelle par rapport à l’immigration familiale
Si la France et le Royaume-Uni ont des taux de population immigrée comparables, en revanche les motifs pour s’installer dans ces pays ne sont pas les mêmes
En France, les immigrants sont avant tout motivés par des raisons familiales (44%), au royaume Uni ils ne sont que 13%.
Je vous conseille les travaux du Cercle d’Outre-Manche ( un groupe de réflexion mené par des entrepreneurs français dirigeant des affaires franco-britanniques) ou ils avancent plusieurs propositions.
Deux notamment dont nous pourrions nous inspirer : mettre en place un organisme interministériel dépendant du Premier ministre associant le Ministère du Travail et de l’intérieur pour déterminer les besoins. A-ton besoin de sages-femmes?D’informaticiens ? De maçons ?
Et en parallèle, privilégier l’immigration professionnelle et rendre plus contraignants les critères du regroupement familial. La durée de séjour minimal avant de pouvoir bénéficier du regroupement familial pourrait être portée de 18 mois à 2 ans, avec des conditions de logement, de ressources, mais également de compétences linguistiques adaptées à une intégration de long terme réussie.
Des exemples, il y en a partout autour de nous. On peut s’en inspirer.
On doit faire de l’immigration un sujet de droite.
Pas d’extrême droite, pas de gauche. Un sujet de droite qui s’inscrit dans la réalité économique et sociale qui est aujourd’hui la nôtre.
Ni angéliste, ni démoniaque.
Une immigration utile pour l’immigré, pour l’accueillant et au final pour le pays.