Explosif: Risques et dangers pour l’environnement ou la santé
De l’explosion résulte la création d’un front d’onde de pression. La vitesse de ce front d’onde détermine la classification des explosifs.
Il existe deux grands groupes d’explosifs :
- les poudres (régime de déflagration) ;
- les explosifs brisants (régime de détonation).
La différence entre les régimes de déflagration et de détonation n’est pas toujours simple. Selon les conditions d’utilisation, un explosif normalement déflagrant peut détoner, et un explosif normalement détonant peut déflagrer. Les poudres sont conçues pour un régime de déflagration, c’est-à-dire une onde subsonique (de 10 à 400 m·s−1). Les explosifs progressifs se situent entre les poudres et les brisants. Ils suivent le régime de détonation supersonique (de 2 000 à 3 500 m·s−1). Les explosifs brisants détonent également (de 4 000 à 9 000 m·s−1).
Les explosifs peuvent aussi être utilisés pour la propulsion de projectiles ou fusées sous forme de poudre ou propergol. Le régime est alors la combustion qui doit être très bien maîtrisée (exemple, les 2 boosters à poudre de chaque côté de la fusée Ariane)
Les explosifs agréés sont des produits sûrs, mais peuvent présenter des dangers si les consignes de sécurité ne sont pas respectées lors de leur utilisation :
- activation accidentelle d’éléments sensibles comme les détonateurs à la suite d’un choc, d’une perturbation électromagnétique
- certains composants de certains explosifs sont toxiques, et peuvent être source d’intoxication due aux gaz dégagés par l’explosif dans un milieu mal ventilé
- intoxication par contact avec la peau en manipulant les produits
- périmètre de sécurité non respecté
- projection ou déstabilisation de roches et autres matériaux
- incident lors d’un tir nécessitant une intervention de l’artificier sur un dispositif endommagé
- effet cancérigène ou de perturbateur endocrinien, pour certains explosifs (perchlorates par exemple)
- eutrophisation, ou dystrophisation induite par les explosifs riches en azote quand ils sont solubilisés dans l’eau (y compris pour des explosifs modernes très stables dans l’air et réputés peu agressifs envers l’environnement car photodégradables), ou partiellement biodégradables, tels que le FOX-12 (N-guanylurea-dinitramide) ; ce dernier libère dans l’eau une grande quantité d’azote, dont sous forme d’ion nitrate (NO3-)8,9.
Remarque : les explosifs primaires comme les poudres sont tellement sensibles qu’ils peuvent réagir avec la seule électricité statique générée par le corps humain ou par frottements.