Être une femme : c’est tendance ?
Alors que nous fêtons aujourd’hui la journée internationale de la femme, la phrase d’un ami me revient en mémoire : “De toutes façons, c’est tendance d’être une femme de nos jours” ! Ce dernier avait essayé de me prouver par a + b qu’être une femme en entreprise donnait quelques avantages substantiels : concours intrapreneurs réservés aux femmes, discrimination positive sur certains postes à responsabilité…
Des propos qui peuvent bien entendu être contrebalancés par les chiffres sur les différences de salaire entre un homme et une femme à poste égal. En équivalent temps plein, les femmes touchent 18,5 % de moins que les hommes, en 2019, selon l’Insee. Comme le rappelait le rapport Dix ans de politiques de diversité : quel bilan ?, publié en 2014 par l’Institut Montaigne, les femmes ne représentent que 12 % des emplois de direction dans le secteur public, 17 % des dirigeants d’entreprise et 24 % des membres des conseils d’administration du CAC40.
C’est mettre de côté également les chiffres sur la violence faite aux femmes : en France, chaque année, environ 220.000 femmes adultes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. 20% de femmes actives ont dû faire face à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle.
Selon une étude de l’institut Ifop pour la Fondation Jean Jaurès, réalisée auprès de 2.167 femmes de 18 ans et plus, 12 % ont été victimes d’un ou plusieurs viols au cours de leur vie. Elles sont également 43 % à déclarer avoir subi des gestes sexuels sans leur consentement. Le mouvement #Metoo sur Twitter a connu une flambée des témoignages sur ce phénomène.
Que dire également des scandales qui éclaboussent le milieu cinématographique, littéraire et sportif actuellement, où des femmes victimes sortent enfin de l’ombre pour dénoncer des viols, ou des attouchements à leur encontre ?
Oui la discrimination sexuelle au travail existent encore en France. Les violences faites aux femmes aussi.
Notre société a un soucis : elle est également de plus en plus violente vers les enfants. La pédophilie, acceptée il y a quelques années dans certains milieux intellectuels, est enfin dénoncée. Les actes de maltraitance, sexuels ou non, envers les enfants explosent. Officiellement, selon le ministère de la justice, 4 affaires de violences sexuelles sur 10 sont des agressions sexuelles sur mineur. Selon Isabelle Filliozat, posychothérapeuthe, conférancière et auteure, cette recrudescence de violence vis-à-vis des enfants serait due à l’isolement social qui grimpe en flèche.
La femme serait-elle victime d’une société qui expose les plus vulnérables à la violence en général ? Sans doute. Elle plonge également les femmes notamment, dans un communautarisme surprenant.
Car face à ces discriminations et à cette maltraitance, des solutions radicales émergent : hôtels 100% femmes, espaces de discussion sans homme, formation sur le cycle féminin ou Qi Gong dédié à la gente féminine… c’est tout un monde où l’homme n’a pas sa place qui se créée. Un nouveau féminisme est née. On parle des règles, on clame dans les magazines féminins ou à la télévision les milles et unes façons d’atteindre la jouissance féminine.
Hier encore sur LinkedIn une amie, communicante dans un grand groupe, vantait les efforts faits par son entreprise pour mettre en avant les projets portés par les femmes.
Il est peut-être exagéré de dire qu’être une femme est à la mode : ce n’est surtout plus honteux. La nouvelle génération veut l’égalité jusqu’au bout : un téton de femme, vaut un téton d’homme.
Cette nouvelle génération n’acceptera plus qu’on la traite de “cagole” parce qu’elle porte une jolie jupe, comme mon patron me l’affirmait il y a 20 ans alors que j’étais une jeune active.
Mais créer un entre-soi, mettre en valeur le travail parce qu’il provient d’un cerveau féminin, dénoncer les emplois où la femme n’a pas sa place en occultant au contraire ceux qui n’attirent que peu d’hommes, c’est créer sans doute de nouvelles différences… entre les hommes et les femmes.
J Leclerc
Cédric Leboussi
4.5
Anonyme
4.5