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Déclaration de la Présidente von der Leyen lors de la conférence de presse conjointe avec le Premier ministre belge De Croo et Enrico Letta

Merci beaucoup, cher Alexander,

Merci beaucoup, cher Enrico,

Je pense que ce rapport arrive réellement à point nommé. Enrico, vous avez souligné à juste titre comment notre environnement interne et extérieur a été transformé par rapport aux années 1980, que vous évoquiez en parlant de la conception, par le président Delors et son équipe, du marché unique. Nous vivons aujourd’hui dans une Union européenne beaucoup plus grande, avec 27 États membres, et beaucoup plus diversifiée. L’euro est la monnaie de la plupart des États membres. Nous disposons de ces nouvelles technologies qui ont tout transformé, depuis les modèles d’entreprise jusqu’aux modèles de consommation, ce qui ouvre bien sûr de nouvelles perspectives. Nous disposons de chaînes d’approvisionnement internationales qui présentent de nombreux avantages et risques. Nos entreprises opèrent dans un environnement où les règles internationales sont de plus en plus ignorées. En outre, la pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve la résilience de notre marché intérieur et a révélé la vulnérabilité de nos chaînes d’approvisionnement. Et bien entendu, la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine nous a incités à accélérer la transformation de notre système énergétique au moyen de la transition numérique et de la décarbonation, qui nécessitent une transformation profonde. C’est donc le contexte dans lequel vous avez rédigé votre rapport. Le moment est venu de réfléchir à la manière d’adapter nos politiques. C’est le seul moyen de faire en sorte que nous puissions continuer à offrir des niveaux élevés de prospérité à tous. C’est le seul moyen pour l’élargissement d’être une occasion de prospérer encore plus. Et c’est le seul moyen de bâtir un marché unique dynamique qui soit un pilier essentiel de notre compétitivité.

Enrico, votre rapport est à la fois vaste dans sa portée et ambitieux dans ses propositions, mais permettez-moi de mettre en évidence quelques premiers points particulièrement pertinents que j’ai relevés lors de nos discussions. Vous soulignez à juste titre que l’approfondissement du marché unique ou sa transformation en un véritable marché européen, comme vous le nommez, nécessite d’agir sur plusieurs fronts, notamment en matière de réglementation, de mise en œuvre et de financement. Et, s’agissant des domaines d’action, je conviens que nous devons examiner en profondeur comment renforcer le marché unique en ce qui concerne le point important que nous avons abordé, à savoir l’accès au financement, que vous appelez «l’Union de l’épargne et des investissements»; le coût de l’énergie ou la réduction du coût de l’énergie; les travaux sur l’infrastructure numérique et le marché unique numérique; et, bien sûr, les efforts pour remédier au manque de compétences dont nous souffrons ici dans l’Union européenne. Nous avons progressé dans certains de ces domaines. Prenez le marché unique numérique: nous disposons du règlement sur les données, du règlement sur les services numériques, du règlement sur les marchés numériques ainsi que du règlement sur l’IA. Mais, bien entendu, la route est encore longue. Prenons l’énergie: nous avons surmonté la crise énergétique; nous réformons notre marché de l’électricité; les prix ont retrouvé leur niveau d’avant-guerre; et nous disposons d’une union de l’énergie pour acheter du gaz. Mais il va de soi que les prix doivent baisser davantage. Vous insistez également sur la nécessité de progresser sur ce que vous venez d’appeler «la cinquième liberté», et vous nous avez exhortés à accélérer le pas. Vous l’avez si bien formulé: vitesse est synonyme d’efficience et d’efficacité. Votre rapport aborde de nombreuses autres dimensions.

Pour conclure, je souhaite mettre l’accent sur une dimension particulièrement d’actualité. Je suis tout à fait d’accord pour dire que nous avons besoin d’une approche plus européenne en ce qui concerne notre base industrielle de défense. Nous devons combiner ici deux choses. D’une part, nous savons que les forces armées relèvent clairement de la compétence nationale. Prenez la structure des forces armées ou leur déploiement, leur doctrine ou leur formation. Tout cela relève de la compétence des États membres. Mais nous pouvons développer un véritable marché unique de la défense, si nous nous penchons sur la base industrielle de défense. Et cela donnerait lieu à des économies d’échelle et d’efficacité; cela permettrait d’améliorer les capacités de défense; et cela contribuerait à une plus grande interopérabilité de nos forces armées respectives dans les États membres. C’est pourquoi, dans un premier temps, la Commission a entamé les travaux de réarmement des États membres, y compris au moyen de la coopération industrielle. Mais le champ des possibles est vaste, et nous devons absolument redoubler d’efforts à l’avenir.

C’est pourquoi, cher Enrico, cher Alexander, soyez assuré que la Commission étudiera attentivement ce rapport et que je me réjouis de travailler avec vous sur ces sujets.

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