Dans quelle mesure les prothèses peuvent-elles nous augmenter ?
Un des principes revendiqués par les transhumanistes est la liberté de disposer de son propre corps comme on l’entend, tant que cela ne nuit pas à autrui. Ce choix doit bien sûr être libre et non contraint.
Aujourd’hui, cette liberté corporelle prend des formes essentiellement esthétiques (tatouages, piercings, chirurgie esthétique…). Mais dans un futur plus ou moins proche, elle pourrait se manifester par tout un panel d’augmentations : augmentations sensorielles ou motrices, organes artificiels, contrôle d’objets par la pensée…
Il convient ici de faire un point sur la représentation du transhumanisme dans les médias. Afin de rendre leur articles attractifs, les journalistes sont incités à utiliser des illustrations qui attirent l’œil. Et dans le cas du transhumanisme, la solution la plus évidente consiste à montrer des images de prothèses de bras et de jambes.
Comme dit plus haut, chacun devrait idéalement être libre de modifier son corps sans avoir à se justifier. Cependant, aux yeux du grand public, l’intérêt n’est pas du tout évident dans ce cas précis : pourquoi diable remplacer son bras par un équivalent métallique au contour rugueux et austère, dont rien n’indique qu’il reproduit la sensation de toucher ? Et quand bien même il devrait posséder une force accrue, cela a peu d’intérêt dans nos sociétés modernes, où la plupart des gens n’ont que peu d’usage de la force physique. De plus, les prothèses représentées sont souvent des prothèses de notre époque, destinées aux personnes handicapées, qui ne reproduisent les membres biologiques que de façon très rudimentaire.
Face à cela, beaucoup de gens peinent à voir où se trouve l’augmentation, et y voient plutôt une diminution ! Perte de sensation, perte de précision… Ces images de prothèses ne sont peut-être pas la façon la plus adéquate d’illustrer le transhumanisme.