Axel Kahn : la droitisation de la société française, mérite plusieurs commentaires complémentaires.
Le triomphe de François Fillon au premier tour de la primaire, outre la confirmation de la déjà signalée droitisation de la société française, mérite plusieurs commentaires complémentaires.
1, peut-être le début de la fin des sondages d’opinion pour prévoir les comportements citoyens comme ceux des consommateurs. Certes, la montée en flèche des intentions de vote pour FF laissait depuis quelques jours prévoir son succès, ceux qui me suivent en avaient été informés. Cependant, il y a trois semaines, les intentions de vote pour FF restaient à moins de quinze pour cent. Pourtant, les méthodes de l’ANALYSE PROSPECTIVE basées sur l’utilisation des Big data et le balayage de l’activité, des lectures, échanges, etc d’un très très large public de personnes bon sollicitées INDIQUAIENT DÉJÀ la future victoire de François FILLON. Impressionnant.
2, ce n’est qu’au sein d’un camp que de tels transferts rapide sont possibles, je l’avais noté déjà. Pour un électeur de droite très à droite, peu importe de voter pour l’un ou pour l’autre, c’est le triomphe de son camp que l’on privilégie. Nicolas Sarkozy possède un cœur de quelques centaines de milliers de partisans fanatisés, il est sinon très impopulaire. Depuis des lustres, l’équation avait été énoncée : moins de 1,5 million de votants, Nicolas Sarkozy. Plus de trois millions, un autre, on pensait à Alain Juppé. Il y a eu quatre millions de votants. Or, pour la bourgeoisie traditionaliste de droite très à droite, Nicolas Sarkozy est depuis longtemps scandaleux : ses écarts de langage, ses divorces, ses manières, ses soucis judiciaires font vraiment mauvais genre. Tout le contraire pour FF, d’une « lissitude » parfaite. C’est ce qui explique le transfert vers lui de ceux qui résignés s’apprêtaient à voter quand même pour le scandaleux NS ou pour le « gauchiste » AJ.
3, l’impopularité de NS portait en germe sa défaite. François Hollande désire se présenter. Son impopularité plus grande encore voue selon toute évidence cette candidature à l’échec cuisant. L’opération « mobilisation des peoples » en sa faveur le jour de la primaire de la droite est, hélas pour lui, absurde. Inaudible ce jour là, elle va à contre-courant de l’extrême défiance de l’opinion envers ces manifestations mettant en scène différentes formes de l’establishment et dont témoignent éloquemment les élections américaines. NS n’avait pas pris conscience de son impopularité, je crois que c’est encore pire pour l’actuel président.
Le contraste entre les quatre millions de votants à la primaire de la droite et ce qui est attendu pour celle de la « Bien belle alliance » risque d’être cruel.
