Aux musulmans, Jean-Pierre Chevènement recommande la « discrétion »
Jean-Pierre Chevènement est le fils de Pierre Chevènement, instituteur, et de Juliette Garessus, institutrice. La famille Chevènement est une famille franc-comtoise d’origine suisse (canton de Fribourg), dont le nom était à l’origine Schwennemann, francisé en Chevènement au XVIIIe siècle1.
Lauréat du concours général en grec et géographie, il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (1960) et élève de l’ENA dans la même promotion (promotion Stendhal 1963-1965) que Lionel Jospin, Jacques Toubon et Ernest-Antoine Seillière. En 1967, il a publié, sous un pseudonyme, avec son ami et premier collaborateur au CERES (alors courant de la SFIO), Didier Motchane, L’Énarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise, premier livre grand public traitant de l’ENA. Il est aussi diplômé d’allemand de l’Université
Les journalistes Joseph Confavreux et Marine Turchi écrivent à son sujet : « Jeune énarque, il fréquente […] le club Patrie et Progrès, un groupuscule de gaullistes de gauche, dirigé par l’énarque Philippe Rossillon, qui milite pour le maintien de l’Algérie française. Il s’y lie notamment à d’autres énarques tels Alain Gomez et Didier Motchane, avec lesquels il fondera ensuite le CERES »
Membre de la SFIO à partir de 1964, il se montre partisan d’une rénovation du socialisme. Dans cet esprit, lors du congrès d’Épinay de 1971 qui fonde le PS, il apporte son soutien à François Mitterrand, qui prend la tête du nouveau parti. Dirigeant le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (CERES), qui constitue l’aile gauche du PS, il est chargé par Mitterrand d’élaborer le programme du PS et favorise le rapprochement avec le PCF, concrétisé par la signature du Programme commun de gouvernement en 1972. Cependant, son discours, jugé trop radical, ainsi que l’arrivée au sein du PS de Michel Rocard, auquel il s’oppose, entraînent sa mise à l’écart.
Il se forge par ailleurs une assise d’élu local en devenant député du Territoire de Belfort en 1973 (réélu en 1978 et 1981), conseiller régional de Franche-Comté (1974-1988), premier adjoint au maire de Belfort et président du conseil de district de l’agglomération belfortaine (1977-1983). À partir de mars 1983, il est constamment élu maire de Belfort ; il devient cependant premier adjoint de sa ville en 1997, lorsque Lionel Jospin demande à ses ministres de choisir entre leurs fonctions gouvernementale et locale. En tant que maire, il développe le tissu universitaire (notamment grâce à ses actions comme ministre de l’Éducation nationale), contribue à la fondation de la communauté d’agglomération belfortaine (grâce à la loi qu’il fait voter en tant que ministre de l’Intérieur), à la rénovation et à la colorisation du centre-ville, ainsi qu’à la promotion du projet de LGV Rhin-Rhône
En 1979, avec le CERES, il soutient François Mitterrand au congrès de Metz, contre Michel Rocard et Pierre Mauroy. François Mitterrand l’emportant, il a la charge de rédiger le programme socialiste en vue de la présidentielle de 1981. La même année, il est élu président du conseil régional de Franche-Comté.
de Vienne.