Y a-t-il une culture de l’inceste en France ?
Le gouvernement s’apprête à fixer les axes de son plan contre l’inceste. Dévoilé en septembre, il prendra la forme d’une campagne d’information. 160 000 mineurs subiraient chaque année des violences sexuelles.
160 000 mineurs seraient victimes de violences sexuelles chaque année, d’après la commission indépendante sur l’inceste. À la rentrée, le gouvernement doit lancer une campagne d’information, sur le modèle de la sécurité routière. « Elle sera sur les violences sexuelles intrafamiliales, qu’on appelle communément l’inceste, qui est donc éminemment répandu dans notre pays« , détaille Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance.
Des mesures pensées avec les associations
Un bilan sera fait, mercredi 7 juin en Conseil des ministres, du premier plan élaboré en 2019, et les axes du second plan seront fixés. Les mesures précises doivent être construites en collaboration avec les associations. Certaines ambitions établies en 2019 sont encore inatteignables, prévient l’association La Voix de l’Enfant, notamment sur la prise en charge des appels au 119. Trop peu de personnes sont formées à y répondre.
Un Français sur 10 victimes d’inceste
D’après un sondage Ipsos réalisé pour l’association Face à l’inceste dévoilé ce jeudi 19 novembre, un Français sur 10 affirme avoir été victime d’inceste, soit 6,7 millions de personnes.
Plus de 1033 personnes majeures ont participé au sondage en ligne. 23% des répondants connaissent une ou plusieurs victimes d’agressions sexuelles perpétrées par un membre de leur famille durant leur enfance. Ils sont 32% à connaître au moins une victime d’inceste et 29% à être eux-mêmes des victimes.
Les chiffres de l’inceste en France ont triplé depuis 2009, pointe l’association Face à l’inceste. En 2009, le nombre de victimes déclarées s’élevait à 2 millions, selon un premier sondage d’Ipsos.
