Chine : vers la fin de l’enfant unique
Les Chinois amenés à davantage procréer
Pendant plus de trois décennies, la Chine a imposé une politique de l’enfant unique pour freiner sa croissance démographique. Aujourd’hui, face au vieillissement accéléré de sa population, le pays opère un virage stratégique : tous les couples sont désormais autorisés à avoir jusqu’à trois enfants.
Une démographie en déclin
La décision du Parti communiste intervient dans un contexte préoccupant. La part des personnes en âge de travailler est passée de 70,1 % en 2010 à 63,3 % en 2024. Parallèlement, les plus de 65 ans représentent désormais 13,5 % de la population, contre 8,9 % dix ans plus tôt. Ce déséquilibre menace la croissance économique, la stabilité sociale et les ambitions mondiales du pays.
Une politique nataliste renforcée
Après avoir assoupli la règle en 2015 pour autoriser deux enfants par couple, la Chine franchit une nouvelle étape. En plus de lever les restrictions, le gouvernement prévoit des incitations pour encourager les familles à avoir plus d’enfants : aides financières, congés parentaux prolongés, soutien à la garde d’enfants.
Des freins persistants
Malgré ces mesures, de nombreux couples restent hésitants. Le coût élevé de l’éducation, la pression professionnelle et la charge liée aux parents âgés découragent les naissances. Pour beaucoup, agrandir la famille signifie renoncer à une partie de leur confort ou de leur carrière.
Des enjeux stratégiques
La baisse de la natalité pourrait freiner les ambitions de la Chine sur la scène mondiale. Une population active en déclin affaiblit sa capacité à produire, consommer et innover. Pour préserver son rôle moteur dans l’économie globale, le pays doit impérativement relancer sa dynamique démographique.
Cédric Leboussi
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