Image Alt

Vudailleurs.com

Soudan- Passeports détruits par l’Ambassade de France : des dizaines de vies menacées

@shutterstock

Le 22 avril, le personnel diplomatique de l’Ambassade française au Soudan a détruit une cinquantaine de passeports en attente de visa. Dans ce pays déchiré par la guerre depuis près de 3 mois, ces citoyens se retrouvent donc sans moyen de fuir les conflits. 

La justice française saisie

Ranya, journaliste soudanaise exilée en France depuis 2020, a obtenu le statut de réfugiée en 2022 et a alors déposé une demande de réunification familiale, qui lui a été accordée. Les passeports de ses filles sont remis à l’ambassade de France à Khartoum pour obtenir les visas. La demande traîne, et neuf mois plus tard, le 15 avril 2023, une guerre éclate entre les paramilitaires et l’armée.

Le 24 avril, la France ferme son ambassade au Soudan, après avoir évacué près d’un millier de personnes (étrangers et Soudanais). Elle détruit alors les données à caractère personnel, dont les passeports en attente de visa. Le quai d’Orsay se défend en précisant qu’il s’agit d’une « procédure habituelle dans ce type de situation ».

Ranya avait saisi la justice française après la destruction des passeports de ses filles lors de l’évacuation de l’ambassade. Le tribunal administratif de Nantes lui avait donné raison. Les autorités étaient alors contraintes de délivrer des documents de voyage. Depuis, rien n’a été fait. Son avocate a donc de nouveau saisi la justice.

Munies de passeports périmés, les jeunes filles ont fui Khartoum ravagé par la guerre et, accompagnées de leur grand-mère et de deux tantes, sont parties pour Wadi Halfa. Dans cette ville à la frontière égyptienne, des dizaines de milliers de Soudanais ont afflué, espérant quitter le pays.

Depuis deux semaines, Omnia et Aya vivent dans une précarité totale. Ranya raconte qu’elles sont « dans la rue » : « Il n’y a pas de camp pour les réfugiés. Manger, se laver, tout est un problème ». Ranya ne peut même pas se rendre en Égypte pour se rapprocher de ses filles, car elle n’a pas pu obtenir le document de voyage permettant aux réfugiés de se rendre à l’étranger.

Maya Soulaire

Postez un commentaire

You don't have permission to register
error: Content is protected !!