Sassoli : Il ne faut pas criminaliser ceux qui sauvent des vies en mer. Nous avons besoin de règles communes en matière de migration et d’asile.
Extraits du discours du Président du Parlement européen lors de la Conférence interparlementaire de haut niveau sur les migrations et l’asile en Europe :
« Nous organisons cette conférence quelques jours seulement après une autre de ces tragédies bien trop fréquentes en Méditerranée entre la Libye et l’Italie. L’ONG Open Arms nous a montré des images d’une mère épuisée dans un canot pneumatique, pleurant et suppliant les sauveteurs de rechercher son enfant perdu en mer. Ce bébé avait six mois. Il s’appelait Joseph, il venait de Guinée et est mort peu après avoir été embarqué sur le bateau d’Open Arms en attendant les secours qui sont malheureusement arrivés trop tard. »
« Je veux parler de cet enfant parce que derrière les chiffres dont nous parlons à juste titre dans l’analyse des flux migratoires, il y a des gens et des histoires. Des personnes et des histoires qui doivent être au cœur de toute politique de migration et d’asile efficace. »
« Je crois que le nouveau cycle politique nous donne une occasion historique de faire un saut qualitatif : mener des politiques efficaces et humaines. Je tiens à saluer la proposition de la Commission européenne pour un Pacte pour l’immigration et l’asile, un ensemble de propositions qui représente une base sur laquelle nous pouvons nous appuyer. »
« Tout système européen efficace de migration et d’asile doit être élaboré en tenant compte de certains principes. Nous avons besoin d’un partage équitable des responsabilités pour l’accueil des personnes, les opérations d’identification, l’examen des demandes d’asile, l’accueil des réfugiés et la réalisation des rapatriements. Cela implique un engagement beaucoup plus important tant pour la réinstallation des réfugiés au sein de l’Union que pour la réinstallation des réfugiés de pays tiers. Nous devons définir d’autres voies légales de protection, telles que les visas humanitaires. »
« Ensuite, nous avons besoin d’un système de règles communes pour le sauvetage en mer et le débarquement des personnes. Nous ne devons pas criminaliser ceux qui sauvent des vies parce qu’ils remplissent non seulement une obligation inscrite dans le droit international de la mer, mais aussi une obligation morale. »
« Nous avons besoin d’une approche plus coordonnée entre les forces de police et de renseignement pour démanteler les organisations criminelles qui mènent la traite des êtres humains sur tous les grands itinéraires, en collaboration avec nos partenaires dans les pays d’origine et de transit. »
« Enfin, nous devons ouvrir des voies légales d’immigration à des fins professionnelles en fonction des besoins de nos marchés du travail, afin que nos sociétés vieillissantes puissent continuer à se développer. »