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Redonner sa vraie valeur au TEMPS LONG

Le temps long est probablement encore la norme, l’horloge habituelle du monde rural, celui qui vit au rythme des moissons, des traites des chèvres et des vaches, des saisons, des coupes de bois, des floraisons, des éclosions, bref la vie à la campagne.

Qui prend encore le temps d’un bon livre le soir ?

Qui prend encore le temps de s’émerveiller du chant des oiseaux et des canards qui se posent sur l’étang ?

Qui prend encore le temps d’observer les remous des rivières ?

Qui prend le temps de la méditation, de la réflexion ?

Qui ne s’est jamais moqué de l’existentialisme sans vraiment savoir ce que c’est ? Ou quand l’existence précède l’essence !

Dès 2012, l’INET à Paris parlait de la « Tyrannie de l’immédiateté ». On y trouve la réflexion : «…L’individu subit cette diffusion de l’urgence, mais y contribue aussi ; l’immédiateté peut susciter un sentiment de réactivité, donc d’efficacité, de performance, voire de victoire à maîtriser son temps. Au contraire, elle peut se traduire par le sentiment de subir, de s’épuiser et de perdre le sens de son existence… »

L’immédiateté n’autorise pas l’organisation et impose l’improvisation quelle que soit le niveau de réactivité. Alors l’action est réussie grâce à la chance, à l’instinct ou aux outils. Les fameux outils !! Vous remarquerez qu’ils sont pensés et construits pour aller et décider toujours plus vite. Pourtant rien n’oblige à cela : pourquoi ne pas créer un outil lent qui fait bien ? Qui déciderait qu’il n’est pas utile ?

On dirait le sud, le temps dure longtemps… Le temps long, souvent abandonné aux seuls fainéants ou aux travailleurs d’un autre temps retrouvé, ont pris pour autant, quelques couleurs dans des niches bien spécifiques.

Je veux citer le journalisme d’investigation : plus la recherche, le travail est long, plus il apparait noble et fort. Dans les faits, ce n’est pas toujours vrai mais là n’est pas la question.

La temporalité impose son dictat, soit par un effet de mode ou conduit par des mécanismes psychologiques plus ancrés dans la vie. Notre passage sur terre influe obligatoirement sur la perception que nous avons du temps court et du temps long.

Alors, je vous livre mon humble avis de simple mortel : prenons le temps de vivre et de comprendre. Parce que vivre en accéléré, sans comprendre ne donnera qu’un seul résultat : le vide.

Tribune rédigée à Vendôme le 28 juin 2023 par      

Comments

  • Germain
    juillet 1, 2023

    Très belle chronique. Du haut vol. Je suis fan

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