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RD Congo : les rebelles du M23 s’emparent de vastes pans de territoire du Nord-Kivu

A Kinshasa, le président français s’est exprimé ce samedi sur le conflit dans l’est de la RDC. Exhortant «chacun à prendre ses responsabilités», mais sans condamner explicitement le Rwanda pour son soutien aux rebelles du M23.

Pourquoi le M23 attaque la RDC ?

Faisant partie à l’origine de l’armée congolaise, le M23 est dominé par les Tutsis congolais. Il affirme vouloir protéger les Tutsis contre les groupes militants hutus, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui comptent parmi leurs forces des éléments accusés du génocide de 1994 au Rwanda.

Quand la crise actuelle a-t-elle commencé ?

La crise actuelle a éclaté en novembre 2021, lorsque le groupe militant Mouvement du 23 mars (M23) , en grande partie a disparu, a foudroyé des positions militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans les villages de Chanzu et Runyonyi , dans la province du Nord-Kivu, juste à l’ouest des frontières ougandaise et rwandaise. Cela s’est produit le même mois que le déploiement des forces ougandaises dans la province pour poursuivre les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle ougandais qui opère également au Nord-Kivu et en Ituri. En octobre et novembre 2021, l’Ouganda avait été la cible d’attentats-suicides à la bombe que le président Yoweri Museveni avait imputé aux ADF.

En mars 2022, le M23 s’était emparé de parties importantes du territoire de Rutshuru, à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda. En mai, ils ont envahi la base militaire de Rumangabo, la plus grande installation militaire des FARDC au Nord-Kivu. Ils ont ensuite poussé vers le sud en direction de la capitale provinciale, Goma, et à travers la ville frontalière rwandaise de Gisenyi. En juin, une autre branche du M23 opérant plus au nord a envahi la ville frontalière de Bunagana, forçant les soldats congolais à fuir en Ouganda.

Tout cela est surprenant compte tenu de l’accalmie des activités du M23 depuis 10 ans. Entre mars et novembre 2013, le M23 avait subi de nombreuses défaites aux mains de l’armée congolaise, de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) et de la Brigade d’intervention de la force (FIB) composée de troupes tanzaniennes, malawites et sud-africaines. En mars de cette année-là, une cohorte de centaines de combattants avait fui au Rwanda. Son chef, John Bosco Ntaganda, alias « The Terminator », s’était rendu à l’ambassade des États-Unis, qui l’avait transféré à la Cour pénale internationale pour qu’il y fasse face à des accusations de crimes de guerre.

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