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Qui était Yves Saint Laurent?


Yves Mathieu-Saint-Laurent, dit Yves Saint Laurent est né en 1936 à Oran en Algérie
Sa carrière fulgurante dans la haute couture commence en juin 1955 quand le jeune homme présente quelques croquis au rédacteur en chef de Vogue (Paris) Michel de Brunhoff :il est si stupéfait de la ressemblance de la ligne avec celle de Christian Dior qu’il décide aussitôt de les montrer à ce dernier. « De ma vie je n’ai rencontré quelqu’un de plus doué » écrit-il à Edmonde Charles-Roux, qui lui succédera à la tête du prestigieux magazine.
Le 20 juin 1955, Yves Saint Laurent rencontre ainsi Christian Dior. Également frappé par le talent du jeune homme, le couturier l’embauche immédiatement à ses côtés.
L’une des premières robes d’Yves Saint Laurent chez Dior est immortalisée par Richard Avedon dans la célèbre photographie « Dovima et les éléphants », prise au Cirque d’Hiver.
J’arrivais le matin et je passais la journée à côté de Christian Dior, sans beaucoup parler. Je dois dire que j’ai beaucoup appris. Christian Dior surexcitait l’imagination et, dans le travail, il faisait pleinement confiance. Une idée qu’il avait suggérait des idées en moi et une idée que j’avais pouvait suggérer des idées en lui. C’est quelque chose qui s’est affirmé plus à la fin qu’au début. Il n’y avait pas de discussion entre nous. J’avais une idée. Je la dessinais. Je lui montrais l’esquisse. La grande démonstration entre nous, c’était la preuve. Comme je ne suis pas bavard, je préfère cela. C’est un tour de force… » écrit Laurence Benaïm
Yves Saint Laurent est officiellement présenté comme le successeur de Christian Dior, conformément au choix de ce dernier. Jamais si jeune couturier n’avait dirigé une maison. Et Dior est alors la plus importante au monde puisqu’elle exporte près de 50 % de la haute couture française. Pour sa première collection, Yves Saint Laurent se détache du maître. À la taille cintrée qui caractérisait Dior, le jeune homme préfère une ligne plus souple sous laquelle le corps disparaît : la ligne « Trapèze » est née. Moins de tissus, plus de légèreté, la signature d’Yves Saint Laurent bouleverse la mode.
Mais il décide d’ouvre sa propre maison de couture Le lundi 29 janvier 1962, la foule se presse 30 bis rue Spontini pour la présentation de la première collection d’Yves Saint Laurent. La Comtesse de Paris, la Princesse Anne, la Baronne de Rothschild, Roland Petit et Zizi Jeanmaire, Geneviève Fath, Françoise Sagan, et tous les professionnels de la mode viennent assister au retour du « petit prince de la mode ».
Yves Saint Laurent a retenu la leçon de Dior dans la rigueur de la construction du vêtement, mais en revanche il a libéré le corps de la femme maintenu dans une ligne trop stricte et qui disparaissait sous les rembourrages de vêtements. La collection est à l’image du premier vêtement présenté, un caban porté sur un pantalon blanc, dont la simplicité et l’esprit rappelle Chanel.
En 1964, Yves Saint Laurent s’inscrit dans l’héritage de ces grands noms et lance son premier parfum Y, un parfum luxuriant, lourd et indolent, suivi en 1977 par le succès phénoménal de sa fragrance orientale : Opium.
En 1966, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé se rendent pour la première fois au Maroc. Le coup de foudre est immédiat, si bien qu’ils rentrent avec une promesse de vente pour une petite maison dans la médina de Marrakech, Dar el-Hanch, « la maison du serpent ». À partir de cette date, Yves Saint Laurent se rendra au Maroc plusieurs fois par an pour y dessiner ses collections. C’est d’ailleurs au Maroc qu’il dira avoir appris la couleur.
Dans la collection automne-hiver de 1966, Yves Saint Laurent introduit la pièce la plus iconique de son style : le smoking. À l’origine, c’est un vêtement d’homme réservé au fumoir, pièce à laquelle il doit son nom puisque la veste qu’on y portait servait à protéger l’habit de l’odeur du cigare. Le vêtement, de part son usage, était alors exclusivement masculin. Le smoking Saint Laurent n’est cependant pas la copie d’une pièce masculine. Yves Saint Laurent utilise les codes tout en les adaptant au corps féminin.
En 1974, Saint Laurent et Pierre Bergé installent la maison de couture au 5 avenue Marceau Paris, où Saint Laurent affirme son style. Dans ses collections de haute couture, il rend hommage aux peintres, en 1965 avec les robes Mondrian, en 1966 avec les robes pop art. Dans les années 1970, il présente des collections-hommage à Picasso et à Diaghilev, et des hommages à Matisse, Cocteau, Braque, Van Gogh….

« Je suis très fier que les femmes du monde entier portent des tailleurs-pantalons, des smokings, des cabans, des trench-coats. Je me dis que j’ai créé la garde-robe de la femme contemporaine, que j’ai participé à la transformation de mon époque. […] Je veux remercier les femmes qui ont porté mes vêtements, les célèbres et les inconnues, qui m’ont été fidèles et qui m’ont causé tant de joies. […] J’ai choisi aujourd’hui de dire adieu à ce métier que j’ai tant aimé. […] Je veux vous remercier, vous qui êtes ici et ceux qui n’y sont pas, d’avoir été fidèles aux rendez-vous que je vous ai donnés depuis tant d’années. De m’avoir soutenu, compris, aimé. Je ne vous oublierai pas. » annonçait le couturier lors de sa dernière apparition officielle en 2002.
Il allait disparaître six ans plus tard, à l’âge de 71 ans. Ses obsèques à l’église Saint-Roch, réunirent de nombreuses personnalités du monde politique et culturel, dont le président de la République, Nicolas Sarkozy.
Un Musée Yves Saint Laurent vient d’ouvrir ses portes à Paris, dans l’ancienne maison de couture du 5 avenue Marceau, et le second à Marrakech, dans la ville où il dessina une grande partie de ses collections.

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