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Montpellier: Quand l’été arrive, que la tramontane souffle, cela assèche les gorges et on a créé une sorte d’antidote à ce mal, que l’on a nommé la Gorge fraîche »

Patients et persévérants, Mathieu Debilliers, Ludovic Lasserre et Benoît Salles ont lancé il y a un an la Gorge fraîche, une sélection de bières artisanales fabriquées exclusivement dans le Sud de la France. Créatifs, ils proposent de nombreux projets pour être le plus visible possible. Leur entreprise est en pleine évolution et leurs bières une réussite gustative !

Pourquoi avoir appelé vos produits la Gorge Fraîche au pays languedocien et au pays de Georges Frêche ?

Au pays languedocien, parce que nous sommes trois associés originaires du Languedoc. Nous nous sommes rencontrés au lycée à Béziers, il y a 15 ans de cela. Ensuite, le choix de ce nom est simple. On a identifié un malt de notre région : le malt de la Gorge sèche quand l’été arrive, que la tramontane souffle , cela assèche les gorges et on a voulu créer une sorte d’antidote à ce mal, que l’on a nommé la Gorge fraîche.

Donc aucun rapport avec Georges Frêche ?

Nous ne faisons absolument aucun rapport avec Georges Frêche, ni d’autres films cinématographiques des années 70. Des gens le font, mais pour nous le jeu de mot concerne la gorge sèche et la gorge fraîche.

Vos produits sont-ils 100% régionaux ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre travail de production, le choix des matières premières et votre système de process ?

Nous avons démarré il y a un an. Notre première vente s’est effectuée le 1er mai 2014. Le segment de marché en Languedoc était à prendre et nous n’avions pas les moyens financiers, ni la technique pour en parler. Le business modèle a été de rencontrer plusieurs artisans brasseurs qui étaient dans le grand Sud de la France puisque nous voulions avoir quelqu’un qui soit vraiment proche de nous. Et on a noué un partenariat pour la production avec Christophe Ratz. Il est notre artisan brasseur et se situe au village de Fontanes, au Sud de Cahors (46). Il se fournit pour les matières premières à Issoudun près de Chateauroux et il assure le brassage de nos bières. Aujourd’hui, nous avons une bière blonde artisanale, une bière blanche et on vient tout juste de lancer une bière ambrée. Nous avions aussi une bière d’hiver en série limitée, les stocks sont désormais épuisés. En revanche, la bière ambrée est sortie en petit format et sera en permanence dans la gamme. On refera la bière d’hiver à l’arrivée de l’hiver.

Comment avez-vous été élu marque préférée des Languedociens ?

Nous avons présenté cette marque à un concours organisé par Midi Libre. Comme nous sommes assez actifs sur les réseaux sociaux, car c’est finalement notre seul canal de communication, nous avons essayé de mobiliser notre communauté facebook et twitter. Ça a, semble-t-il, porté ses fruits et nous avons été élu marque préférée des Languedociens.

Qu’est-ce que le Sommet mondial de la lutte contre la Gorge sèche, auquel vous avez participé ?

C’est l’événement que nous avons créé de toute pièce, en partenariat avec l’association Collectif Fabrique qui fait des animations musicales. C’était pour marquer le coup et fêter les 1 ans de Gorge fraîche. Ça a eu lieu le 8 mai dernier sur l’une des rives du canal de Midi à Béziers. Il y avait une péniche, plusieurs groupes de musique. La Gorge fraîche était servie en pression tout au long de la soirée. Tout le monde était satisfait et nous avons eu de très bons retours. Rendez-vous le 8 mai 2016 pour le 2ème Sommet mondial de la lutte contre la Gorge sèche !

En termes de production, ça représente combien d’hectolitre à l’année ? Et comment peut-on trouver vos bières ? Sur quel réseau êtes-vous distribué ?

Sur les 7 premiers mois d’activité, de mai à décembre, on a produit 280 hectolitres. Aujourd’hui, du 1er janvier au 1er juin, on est à un peu plus de 300 hectolitres. L’objectif sur l’année 2016 est de faire entre 600 et 700 hectolitres.

Par rapport à la distribution, on gère 90% de nos clients professionnels en direct. On a un portefeuille d’à peu près 250 clients professionnels, de Carcassonne à Uzès. Et on a quelques clients hors zone, à Bordeaux, dans les Alpes et en région parisienne. Pour le moment, nous nous sommes concentrés sur notre territoire.

Notre choix de circuit de distribution est assez traditionnel, c’est-à-dire cavistes et épiceries fines pour la vente à emporter. Et pour la consommation sur place, nous sommes présents dans les cafés, hôtels, restaurants. En général, plutôt haut de gamme, car notre bière est artisanale et elle est logiquement un peu plus chère que les bières industrielles.

Sur votre site http://www.lagorgefraiche.fr, peut-on voir où vous êtes présents ? Comment font les consommateurs pour pouvoir déguster vos produits ?

Nous avions mis un mapping avec tous nos clients professionnels sur notre site. Mais comme notre produit a donné des idées à d’autres personnes, on s’est rendu compte que quelques-uns de nos concurrents se servaient de ce fichier pour tester nos clients. Nous avons donc décidé d’enlever ces informations de notre site. C’est effectivement dommage pour nos consommateurs. Mais lorsqu’ils nous appellent ou nous envoient un message sur Facebook, nous leur répondons.

D’après vous, quels sont les avantages et les inconvénients de se cantonner à un secteur géographique régional ? Revendiquez-vous votre empreinte languedocienne ? Est-ce important pour vous ?

 

Notre marché est une bière au pays du vin ! On part donc sur un produit assez original. Une bière au pays du vin, il fallait l’adapter aussi à sa région. On n’est pas dans le Nord, ni en Belgique. Les gens ont déjà l’habitude de consommer de la bière là-bas. Nous consommons du vin ici dans le Languedoc. Donc notre palet n’est pas éduqué à la bière.  Il ne fallait pas commencer avec une bière forte, qui « pète » le palet, qui rappe. On a donc créé une bière très légère, très facile à boire, très rafraîchissante car chez nous il fait chaud, et accessible à tous les palets. Mais en même temps, il fallait que le produit ait un intérêt et se démarque de toutes les bières industrielles. C’est aujourd’hui le cas. Notre bière blonde est très légère, fruitée, douce, peu amère. Une blanche, très sur l’agrume, très légère et facile à boire. Notre ambrée n’est pas pâteuse en bouche, elle coule toute seule, elle a des petites notes de caramel. C’est vraiment très fin et très léger. L’idée était d’adapter ce produit au goût des consommateurs du coin et d’en faire quelque chose qui pouvait déjà leur convenir.

Pourquoi voulez-vous vous cantonner au Sud et rien qu’au Sud ? Comment êtes-vous arrivés à ce projet ?

 

Les trois associés sont tous originaires de l’Hérault. Nous sommes tous les trois partis faire nos vies professionnelles, sans jamais se perdre de vue. Ludovic Lasserre était en Inde. Il a participé au lancement de la bière Coronna sur le marché indien. Benoît Salles est juriste en région parisienne. Il n’a pas quitté son poste, mais est partie prenante. Nous nous appelons au moins une fois par semaine. Nous faisons le point et lui demandons des conseils juridiques lorsque l’on en a besoin. Personnellement, j’étais en Bretagne. Par conséquent, Ludovic Lasserre et moi-même avons quitté nos situations professionnelles respectives pour rentrer chez nous.

L’idée est déjà d’implanter la Gorge fraîche sur son marché local, régional. Une fois que l’on se sera bien implantée, l’idée est de sortir de notre périmètre régional et de diffuser le plus possible la Gorge fraîche, en sachant que l’on a plusieurs touches pour exporter notre produit à l’international.

On ne brûle pas les étapes. Au fur et à mesure, on voit comment le marché réagit. Et on ne s’interdit rien. Actuellement, on travaille aussi avec des distributeurs et on voit comment ça se passe. On apprend à travailler avec eux. Comme ça, on pourra dupliquer cette méthode sur un autre territoire, comme la région parisienne ou bretonne.

Par rapport au développement de nos produits, nous avons aussi créé un partenariat avec des jeunes entrepreneurs qui se sont lancés en même temps que nous. Eux ont surfé sur la vague des courses d’obstacles déguisés. Ça s’appelle la Ruée des Fadas et nous sommes la bière officielle de leurs manifestations. Le dimanche 7 juin dernier, il y avait la plus grosse course d’obstacles organisée en France avec 6000 participants. On a servi 2500 litres de bières sur une journée et à cette occasion, on a lancé notre marque commune : la Cuvée des Fadas par la Gorge fraîche. Nous allons essayer de lancer cette marque-là sur le circuit de grande distribution. On a une ambition plutôt nationale, puisque la Ruée des Fadas organise une dizaine de courses maintenant dans toute la France.

G.B

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