Point macro : Pas encore besoin de savoir dire récession en allemand.
Pour l’instant, en tout cas, l’Allemagne échappe de peu à la récession.
Car une fois n’est pas coutume mais c’est la consommation qui a soutenu le PIB allemand pour ce troisième trimestre et qui évite ainsi à l’Allemagne d’afficher deux trimestres de suite de croissance en dessous de 0, alors que le deuxième trimestre avait vu la croissance reculé de 0.2%. Sur la période de juillet à septembre, la croissance allemande est de 0.1%, ce qui donnerait sur un an un PIB en hausse de 0.5% pour 2019.
L’économie allemande avance maintenant à petit pas et cela traduit évidemment les conséquences du conflit commercial sino-américain, qui réduit de fait le commerce mondial et les exportations de l’Allemagne.
« Il y a une sorte de flou autour de l’économie allemande par rapport à sa résilience aux événements internationaux » estime un analyste d’ING, alors que de nombreux pays et institutions européennes encouragent le pays à dépenser plus et à investir davantage dans les infrastructures. Ce sera d’ailleurs toute la mission de Christine Lagarde à la tête de la BCE.
Malgré cela, le « Schwarze Null » – le zéro noir, pas de déficit – reste la règle outre-rhin depuis que Wolfgang Schauble l’a mise en place en 2009. Le cauchemar pour un ministre des Finances allemand serait d’être épinglé comme un « Monsieur Déficit ». Et cette rigueur est soutenue par le fait que l’Allemagne est un pays vieillissant, qui se soucie plus de son épargne et de sa retraite et qui prend peu de risques.
Dans le même temps, les salaires augmentent alors que la productivité stagne, spécialement dans le secteur manufacturier, et pouvant mener à un déclassement de l’Allemagne.
Mais les Allemands peuvent quand même se targuer de quelques bonnes nouvelles. Dans l’automobile, malgré la morosité du secteur, la production européenne des Tesla s’installe dans la banlieue de Berlin. Et la nouvelle Commission européenne, qui prendra officiellement ses fonctions le 1er décembre avec une présidente allemande, aura à cœur de défendre ce secteur largement menacé par Donald Trump.
Cédric Leboussi
5