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Pape : Sauver la planète des sauveurs.

En ce 18 juin, le Pape lance son appel (AFP : « Le pape François devait appeler jeudi les acteurs mondiaux à s’entendre pour sauver la planète du réchauffement ») comme qui surfe sur le Waterloo.

Sauver la planète ? Mais de qui s’il vous plaît, François ? N’est-il pas étonnant que Dieu n’ait semble-t-il pas prévu, en ses voix impénétrables, que la Planète pusse être mise en danger par sa Créature… Comme le disait le comique George Carlin, la planète ne nous a pas attendus et qui sait, c’était peut-être notre destin que de lui apporter des déchets nucléaires dont Elle a besoin pour son Plan à Elle…

Soyons sérieux. S’il est sain, voire saint, de se soucier de notre avenir sur Terre, encore faut-il le faire en gardant les pieds dessus. Or avant de se demander si la planète est en danger, il convient de se demander si l’humanité l’est. L’inverse revient à demander de sacrifier des humains à la protection incertaine d’un astre qui jusqu’à nouvel ordre n’a rien demandé. Autrement dit, la question écologique et plus largement la question de la décroissance n’est rien d’autre qu’un arbitrage à faire entre bien être et croissance de l’humanité face à conservation immuable de notre environnement.

On comprend déjà le paradoxe d’un Pape qui envisage l’humanité comme un danger. Mais c’est parce que notre Pape est finalement comme – hélas – une immense majorité d’entre nous : il n’a pas appris ou pas compris les mécanismes économiques fondamentaux qui fondent tout tissu social. Plus exactement, il ne sait pas voir que la meilleure réponse à cette question majeure est celle du marché.

Du marché libre, s’entend. Car notre question étant une question d’arbitrage entre diverses options d’usage des ressources, il y a autant de réponses possibles et valables qu’il y a de gens concernés. En l’espèce, on peut la formuler ainsi : qui donc sur cette Terre est in fine le mieux placé pour décider entre sauver la Planète et sauver l’Homme ? La réponse est fort simple : personne et tout le monde.

Et personne et tout le monde, c’est le marché, celui constitué par chacun de nous dans le quotidien de nos actions et de nos choix. Ce n’est surtout pas aux politiciens de choisir, ils sont bien trop corruptibles et surtout bien trop loin de la réalité quotidienne de notre combat continu pour vivre et survivre. Par exemple, ils raisonnent en termes de ressources naturelles comme si celles-ci étaient fixes à jamais et pouvaient être produites et gérées mieux que nous le faisons nous-mêmes.

Pascal Salin nous rappelle ainsi que « les ressources naturelles n’existent pas. En effet, elles ne jouent aucun rôle économique, c’est-à-dire qu’elles ne répondent à aucun besoin humain, aussi longtemps que quelqu’un n’a pas inventé une utilisation de ces ressources. Les vraies richesses ne sont pas matérielles et physiques, elles sont subjectives et les objets matériels ne sont qu’un support éventuel de l’activité intellectuelle et de l’action humaine ». Étonnant qu’un Pape ne s’en rende pas compte.

S.Geyres

PS : J’ai eu l’occasion de développer ses idées dans une vidéo critiquant le concept de décroissance : https://www.youtube.com/watch?v=RPpAG3cp4uY

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