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Nicolas Lerner nommé à la tête de la DGSE

Par JO du 21 12 2023Travailleur acharné, ce brillant préfet remplace Bernard Émié. Est remplacé par Nicolas Lerner, Céline Berthon lui succédant aux commandes de la DGSI.

« À l’heure d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de la DGSE, je souhaite partager à Bernard Émié la reconnaissance de la nation pour ses six années à la tête du service, a annoncé mercredi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

Tous mes vœux de succès à Nicolas Lerner pour continuer à protéger, dans l’ombre, la France. »

Un rouage du renseignement

Âgé de 45 ans, Nicolas Lerner s’est vite imposé comme l’un des principaux rouages du renseignement français. Affichant vingt ans d’expérience au sein du ministère de l’Intérieur, dont dix-huit dans des fonctions directement en lien avec la sécurité, ce brillant préfet avait pris les rênes de la DGSI en octobre 2018.

Avec méthode, ce stratège a structuré et mis en œuvre le « chef de filât » confié à la DGSI par le président de la République en matière de lutte antiterroriste à l’été 2018. « Depuis 2019, dix-huit attentats d’inspiration islamiste ont été déjoués ainsi que dix autres projets inspirés par les mouvances radicales », rappelle-t-on au ministère de l’Intérieur qui souligne, en outre, que cette période a également coïncidé avec la montée en puissance de « tentatives d’ingérence et de déstabilisation extérieure ». À ce titre, plusieurs opérations majeures de contre-espionnage ont été menées à bien ces cinq dernières années, dont une, aboutissant à l’expulsion de six officiers de renseignement russes au printemps 2022.

Réputé pour son exceptionnelle force de travail, Nicolas Lerner s’était distingué en chapeautant toutes les questions de renseignement et de lutte antiterroriste au sein de l’ex-cabinet du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, dont il était directeur adjoint. Sous sa direction, la DGSI a changé de dimension, passant à près de 5 000 agents fin 2023, contre 4 200 fin 2018, et se préparant à rejoindre, d’ici à 2028, un site unique, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), au moment même où les « cousins » de la DGSE.gouv.fr auront quitté leur caserne du boulevard Mortier, dans le 20e arrondissement de Paris, pour s’installer dans le Fort Neuf de Vincennes, dans le 12e arrondissement de la capitale. Une opération estimée à 1,4 milliard d’euros.

À la tête de la DGSE.gouv.fr, Nicolas Lerner devra accompagner une ambitieuse réforme interne visant à supprimer une organisation en « silos », devenue obsolète, et à gagner en agilité en gommant des échelons hiérarchiques. Réorganisée en juillet 2022 sur un mode de fonctionnement plus horizontal, avec la création de « pôles » spécialisés sur des régions ou des missions spécifiques, la « Boîte », comme l’appellent entre eux ses agents, a notamment été pointée du doigt pour ne pas avoir anticipé la guerre en Ukraine, ni pour avoir vu venir les coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Sa grande expertise ainsi que la confiance de l’Élysée seront, dans ces nouvelles fonctions, de précieux atouts. Technicien expert dans les questions de sécurité et diplômé de l’ENA, il est issu de la promotion Léopold-Sédar-Senghor, la même qu’Emmanuel Macron. Ayant commencé sa carrière comme administrateur civil affecté au secrétariat général du ministère de l’Intérieur en 2004, il est ensuite sous-préfet et directeur de cabinet du préfet de la région Languedoc-Roussillon, en 2006, avant de devenir chef puis directeur adjoint de cabinet du préfet de police de Paris, en 2008.

Nicolas Lerner sera remplacé à la tête la DGSI par Céline Berthon, longtemps promise aux commandes de la direction générale de la police nationale, dont elle était numéro deux après un fulgurant début de carrière. Sortie de l’École nationale supérieure de la police en 2000, elle a été successivement commissaire dans les Yvelines pendant cinq ans, puis a été au sein de l’état-major de la Direction centrale de la sécurité publique jusqu’en 2009, avant d’être secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) de 2014 à 2018.

En septembre 2021, cette pionnière fut déjà la première femme à la tête de la Direction centrale de la sécurité. « Policière à la carrière remarquable », aujourd’hui âgée de 47 ans, elle « aura à diriger une des administrations les plus sensibles de notre pays », a écrit le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

À moins de 220 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, sur lesquels plane la menace terroriste, Céline Berthon va marcher dans les pas de son prédécesseur pour relever ce grand défi sécuritaire.

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