NE PAS CONFONDRE DETTE ET DEFICIT
La dette publique de la France n’est pas le déficit du budget national. Ce déficit provient de la différence entre les entrées d’argent (impôts, taxes, intérêts) et les dépenses (salaires, infrastructures…). Il est de 5,7 % du PIB. Un nouveau plan de rigueur a été annoncé pour réduire encore ce déficit et essayer de l’amener à zéro en 2016. Mais, la dette publique peut continuer à grandir même quand le déficit, lui, diminue.
Depuis la création d’un État stable en France, l’endettement public a toujours existé. Comme pour un particulier, il n’est pas toujours mauvais. Une entreprise ou un État peut utiliser l’emprunt pour investir et donc créer des richesses futures. Donc des rentrées fiscales pour assurer le remboursement de l’emprunt. Le cercle vertueux. Qui peut devenir cercle vicieux.Ainsi, une récession économique va assécher les finances d’un État qui aura d’autant plus de mal à augmenter ses recettes que sa pression fiscale est déjà élevée. Alors même qu’il peut difficilement réduire ses aides sociales. Le remboursement de sa dette devient alors plus difficile… Et plus urgent. Nous en sommes là. La France consacre cette année plus d’argent à payer les intérêts de sa dette qu’à financer son budget de la Défense.
Représentant l’ensemble des emprunts contractés par l’État, les collectivités territoriales et la Sécurité Sociale, la dette publique « pesait » moins de 30 % du Produit intérieur brut (la richesse produite par le pays) au début des années 1980. Elle a franchi le cap des 60 % au début des années 2000. La crise économique mondiale déclenchée en 2008 l’a fait s’envoler : au 30 juin 2011, elle s’élevait à 86,2 % du PIB. Soit 1 692 milliards d’euros, selon l’Insee. L’État en détient la plus grande partie (80 %).
En 2005, le gouvernement avait demandé un rapport sur la dette à Michel Pébereau, alors président de BNP Paribas. Dans ce document, il déplorait que « depuis le début des années 1980, l’augmentation de l’endettement est en fait considérée comme une ressource publique à part entière. La diminution de la dette publique n’a d’ailleurs pratiquement jamais été un objectif prioritaire ». En clair, les périodes de forte croissance ou de taux d’intérêt bas n’ont pas été mises à profit pour la réduire. Par aucun gouvernement.
D’après CY