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M23 : une guerre est-elle possible entre la RDC et le Rwanda ?

Les rebelles du M23 ont repris dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) le village de Kishishe, où ils sont accusés d’avoir commis fin novembre 2022 un massacre ayant fait quelque 170 morts selon l’ONU, a-t-on appris mardi 14 novembre de sources locales.

Ces rebelles, soutenus par le Rwanda selon de nombreuses sources, s’étaient retirés du village début avril, au moment où ils quittaient d’autres localités de la province du Nord-Kivu dont ils s’étaient emparés au cours de 2022.

Mais après six mois d’un calme relatif, de violents combats ont repris début octobre entre la rébellion et l’armée alliée à des groupes dits « patriotes ». Le M23 semble depuis réoccuper peu à peu les positions qu’il avait quittées.

Complément d’information

Le Mouvement du 23 mars (M23) n’est que le dernier en date d’une succession de groupes rebelles soutenus par le Rwanda prétendant défendre les droits de la population tutsie congolaise. Créé en 2012 par des insurgés de l’armée congolaise avec le soutien des autorités rwandaises et ougandaises, d’après l’ONU, le groupe avait essuyé une défaite militaire en 2013. Il a refait surface en novembre 2021 et a très vite pris le contrôle de vastes zones de la province du Nord-Kivu, se livrant à de graves atteintes aux droits humains et forçant plus de 800 000 personnes à fuir leur domicile.

Le groupe accuse les autorités congolaises de ne pas avoir fait le nécessaire pour démanteler les groupes rebelles hutus rwandais créés dans l’est de la RDC après le génocide de 1994 au Rwanda, ainsi que d’autres groupes armés représentant une menace pour les Tutsis congolais et empêchant le retour de milliers de membres de cette population s’étant réfugiés au Rwanda.

Par l’intermédiaire du Processus de Nairobi, dirigé par la Communauté d’Afrique de l’Est, et du Processus de Luanda, mené sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, des dirigeants régionaux ont appelé tous les groupes armés, y compris le M23, à déposer les armes et à résoudre leurs différends avec les autorités de RDC par le dialogue. En conséquence, en janvier 2023, le M23 a commencé à se retirer de certaines zones, tout en continuant de se battre dans d’autres zones. Au cours du mois dernier, le M23 semble avoir suspendu son offensive et avoir quitté certaines zones que le groupe occupait, permettant ainsi la réouverture de routes clefs et le retour progressif des personnes déplacées.

Pour Félix Tshisekedi, «le Rwanda a soutenu le M23 pour venir agresser la RDC»

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a accusé le Rwanda, mardi 20 septembre à l’ONU, d’« agression » militaire « directe » et d’« occupation ».

« En dépit de ma bonne volonté et de la main tendue du peuple congolais pour la paix, certains de nos voisins n’ont trouvé mieux que de nous remercier par l’agression et le soutien des groupes armés terroristes qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo », a lancé le président Tshisekedi depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies : « C’est le cas actuellement du Rwanda, qui, au mépris du droit international, de la charte de l’ONU […] a une fois de plus agressé en mars dernier la République démocratique du Congo par des incursions directes de ses forces armées. »

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