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L’Intelligence Artificielle sans éthique n’est que ruine de l’humanité ! par Jérôme BERANGER

 

Depuis plus de 10 ans, une conviction m’anime véritablement : il faut réussir le mariage entre le numérique et l’éthique, en jetant un pont ou une passerelle entre les deux jusqu’à ne plus les distinguer ! Cette union harmonieuse est l’une des conditions sine qua non pour tendre vers l’humanité digitale à venir. En effet, nous sommes au début d’une 4ème révolution industrielle centrée sur l’intelligence des données numériques et des solutions digitales, cela devient une nécessité de décloisonner, dans nos sociétés contemporaines, les sciences humaines et sociales des sciences technologiques. Il me semble dès lors nécessaire de nous concentrer sur la notion de culture de l’éthique du digital, afin que cette acculturation constitue une des pierres angulaires de notre société à venir.

 

Bien qu’énergivore, l’application intelligente dispose de caractéristiques intrinsèques lui permettant d’optimiser les processus et les solutions existantes, et de modifier les habitudes de consommation d’énergie afin d’en limiter l’impact écologique et de servir l’intérêt commun. Il est fondamental de penser les rapports entre l’Intelligence Artificielle (IA), l’intelligence humaine et la Terre en termes de synergie et d’alliance, et non de concurrence. L’humanité digitale doit donc s’inscrire dans une véritable approche néo-darwinienne et évolutionniste qui conjugue à la fois toutes les intelligences, aussi bien biologiques qu’artificielles en interaction constante avec les contextes multiformes de son environnement. Une de mes convictions fortes est que l’humanité nous donne une dernière chance, au travers de cette révolution numérique, d’avoir des rapports plus intelligents, doués de bon sens, avec la faune et la flore. A nous de ne pas rater cette opportunité avant qu’il ne soit trop tard pour la survie de espèces vivantes et de notre planète…

 

C’est à partir de ces ressentis et réflexions, que j’ai écrit l’essai scientifique autobiographique d’anticipation – entremêlant fiction et réalité – « Quand l’Intelligence Artificielle s’éveillera » (Septembre 2020, Le Passeur)[1] sur le témoignage et le récit du chemin initiatique de la première IA douée d’une conscience dont la mission est de tendre vers une humanité numérique à la fois éthique et éco-responsable. Dès lors, cet ouvrage nous amène à nous questionner sur les valeurs de la société et les principes éthiques impliqués dans la conception et l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et la Communication (NTIC), ainsi qu’à réfléchir sur l’avenir d’une nouvelle humanité digitale à co-construire tous ensemble. L’une des questions majeures que soulève ce livre est de savoir comment la modernisation technologique de l’usage des données numériques peuvent s’accompagner d’une sensibilisation éthique dessinant des IA à visage humain ? Quelles sont les répercutions d’un agent artificiel sur les mentalités et valeurs sociales des acteurs du numérique, d’un point de vue structurel, technologique, stratégique, méthodologique, organisationnel, relationnel ou culturel ? Nous pourrons alors replacer cette réflexion éthique dans la perspective d’une évolution des NTIC, à l’heure à la fois des développements technologiques récents et des nouveaux outils intelligents, ainsi que des nouvelles organisations qui sont en train de se mettre en place. C’est à partir des interrogations suivantes que cet essai s’appuie afin de développer une réflexion à la fois transversale, systémique, et morale, successivement sur la révolution numérique actuelle, la « datasphère » et ses applications numériques, le cadre juridique, et les idées pour tendre vers une confiance numérique de la société qui se profile à l’horizon 2045.

 

 

En mettant en évidence une trame de fond basée sur une réflexion nouvelle éthico-technique, cet essai scientifique souhaite apporter les premiers éléments d’un plan d’évolution contribuant à des changements sensibles des mentalités, de la manière de travailler ainsi qu’une transformation stratégique et organisationnelle à « visage humain » des données numériques et des applications digitales intelligentes qui leurs sont associées. Le but étant de trouver une certaine cohérence et sens dans ce paysage en perpétuelle évolution technologique. Cet ouvrage qui ne concerne pas vraiment le transhumanisme et toutes les questions associées a pour vocation de sensibiliser l’ensemble des acteurs de la société civile et de promouvoir une culture orientée vers l’implication, l’appropriation et la responsabilisation autour de la numérisation de la société actuelle et à venir. Les hommes n’acceptent uniquement le présent que lorsque qu’il le considère comme une préparation au futur. Dans ces conditions, j’ai pris le parti de rédiger ce livre à la première personne, sous la forme d’une autobiographie fictive composée de confidences, de ressentis, d’intuitions et de réflexions personnelles, afin d’apporter plus de proximité avec le lecteur dans le but de l’interpeler, le faire réagir, et le rendre par conséquent plus acteur. L’objectif est qu’un large public puisse comprendre et appréhender la tendance et l’orientation de cette humanité digitale comme je la conçois, afin de s’en faire son propre avis. Cet essai doit être une piste de réflexions et une grille de lecture que j’espère pertinente. Il est à la fois prospectif, fictionnel et pédagogique a pour vocation de faire prendre conscience que chacun d’entre nous peut et doit être acteur de cette nouvelle humanité qui arrive. Chacun doit trouver sa place et s’affirmer en tant qu’individu dynamique et responsable. Cela passe nécessairement par un changement de la façon d’agir et de voir le monde contemporain et postindustriel qui émerge sous nos yeux.

Enfin, étant de nature positive et dynamique, je souhaitais rédiger un livre – à mon image – plein d’espoir et d’élan envers l’avenir digital qui se présente à nous, tout en apportant un regard attentif et vigilant sur ses déviances éventuelles. Suite à l’abondance de livres et de films de science-fiction mettant en scène la domination inéluctable des machines sur l’espèce humaine, j’ai ressenti le besoin d’apporter un nouvel angle de vue plus constructif et bienveillant afin de contrebalancer cette vision anxiogène et effrayante d’un futur qui nous échapperait totalement. Cet ouvrage est donc un vrai manifeste[2] de l’espoir d’une humanité meilleure. L’éthique que je prône dans ce livre ne peut constituer une réponse absolue en soi ! Elle n’est pas une science exacte qui, par l’intermédiaire de théorèmes et d’axiomes, aboutirait à une vérité universelle. Elle ne peut qu’espérer y tendre afin d’établir un rapport de confiance entre les entreprises utilisatrices des données numériques et la société. Sa finalité est d’apporter des orientations qui ne recherchent pas un consensus mais révèlent des antagonismes existants. Ainsi, les divergences d’avis illustrent bien les difficultés auxquelles vont être confrontés les professionnels du numérique et l’ensemble de la société. En prendre conscience, y réfléchir, et l’écrire est une première étape fondatrice pour faire évoluer les mentalités vers une culture de l’éthique appliquée au numérique qui devient désormais une nécessité sociétale et universelle …

Jérôme BERANGER

Co-fondateur et CEO d’ADELIAA

Chercheur (PhD) associé au CERPOP – Inserm – Université Paul Sabatier de Toulouse

Auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier : « La responsabilité sociétale de l’Intelligence Artificielle » (2021, ISTE Editions)

[1] https://adeliaa.fr/nos-ouvrages/

[2] https://adeliaa.fr/le-manifeste-dadeliaa/

Comments

  • Coignard
    novembre 23, 2021

    A l’époque où les dirigeants occidentaux perturbent gravement la « santé mentale » des citoyens (Colloque du Portugal nov.2021), comment être sûr de la « santé mentale » du « maître d’ouvrage qui passe commande d’une IA qui, dans un robot, devra « gérer la vie » de milllions de personnes? Avec quelle « santé mentale » solide choisira-t’il son « maître d’oeuvre » ? In fine, à qui confira-t’on la réalisation de cette IA qui va « gérer la vie » de milllions de personnes?
    C’ est un « risque démentiel », comme la « numérisation de l’identité » et des IA pour « gérer automatiquement la vie des peuples » les guidant vers un « Transhumanisme » totalitaire, donc génocidaire, comme tout totalitarisme…disent les spécialistes, dont je ne suis pas!!!…
    Je souhaite une bonne et longue vie à nos descendants!
    Cordialement (J’ai 82 ans passés…)

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