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LES REPLIS NATIONAUX MENACENT L’INTEGRATION EUROPEENNE

La Commission européenne a donné son feu vert cette semaine à une taxe sur les transactions financières (TTF) que dix des vingt-sept états membres de l´Union ont accepté de mettre en œuvre.

Depuis plus de douze ans, nous -élus démocrates français et européens- portons cette idée d´un prélèvement direct d´une fraction infime des sommes échangées entre institutions financières. Je ne peux donc que me réjouir de l´annonce de cette future coopération renforcée dont la France fait partie.

Cependant, deux questions ne sont pas encore réglées. Sur le fond d´abord. Il est prévu aujourd´hui que cette taxe serve exclusivement à alimenter le budget européen, pour financer des investissements, en particulier dans le domaine de la recherche, de l´industrie verte, et des énergies renouvelables. Ceci n´est pas juste. Nous pensons depuis longtemps qu´une part de cette taxe doit aller aux pays les plus démunis, au nom de la solidarité nécessaire entre pays riches et pays en voie de développement. Sur la forme : si l´on peut concevoir, tout en le regrettant, que certains états membres ne participent pas, pour le moment, à ce projet, un paradoxe demeure. Cette taxe en abondant le budget européen en déduction des contributions nationales, bénéficierait de facto à tous, y compris ceux qui ne l´appliquent pas ! Ceci n´est évidemment pas défendable.

Pour avancer, l´Europe doit certes accepter un système à plusieurs vitesses mais à la condition sine qua non que cela soit un plus, pas seulement pour les pays qui revendiquent d´avancer à quelques-uns, mais également pour l´ensemble européen. Ainsi en est-il de l’Union bancaire, qui doit contribuer à stabiliser le système financier de la zone euro. Certes, le Royaume-Uni est parfaitement libre, même si cela est tout à fait regrettable, Londres étant la première place financière d´Europe (ces regrets valant aussi pour l´absence de la Grande-Bretagne sur la TTF), de refuser le contr?le de ses banques par un superviseur unique européen. Mais réclamer un droit de veto de fait sur les décisions que pourraient prendre les dix sept membres de la zone euro, n´est pas acceptable. Autant il est légitime de trouver des passerelles avec les pays non membres de la zone euro mais souhaitant en faire partie, comme la Pologne, autant il n´est pas recevable qu’un pays qui refuse toute politique commune puisse empêcher les autres d’avancer.

Aujourd´hui en Europe, de plus en plus de dirigeants politiques privilégient les intérêts nationaux au détriment du futur de l´Union et donc des citoyens. Je crois pour ma part qu´il est plus que jamais temps de réaffirmer notre attachement commun à la solidarité européenne. Car notre souveraineté aujourd´hui, seule l´Europe peut la défendre. C´est à travers elle que nous pourrons défendre nos intérêts, nos valeurs, notre modèle social. Oui, l´Europe et les Européens ont vitalement besoin d´une union politique. D´une Europe intégrée. Et démocratique.

d’apres MARIELLE DE SARNEZ

 

 

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