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Les mythes de la démocratie et de la décroissance Par Stephane Geyres

J’ai découvert il y a peu le « groupe de citoyens ordinaires » qui se fait connaître sous le nom plein de promesses de « Démocratie Directe & Résilience ». A les lire, on perçoit un mélange détonnant entre des minarchistes inconscients et des décroissants dégoûtés du socialisme – plutôt une bonne chose.

Voir un tel mouvement se créer, c’est avant tout positif et encourageant. Car même si leur analyse et leur programme sont truffés d’incohérences, parfois majeures, comme toute vue politique éloignée de l’anarcapie, il demeure que toute poussée inspirée par la liberté fait avancer le débat en ce pays.

Mais il reste que leur positionnement politique est une impasse faite d’incohérences et d’analyses approximatives. Cela ressort aisément de l’analyse de leur « fondements » et « principes », repris de leur site web. Sur plusieurs articles thématiques à suivre, voyons ce qu’il en est vraiment, en débutant par le premier principe, qui concerne le rôle de la constitution, un thème très démocrate.

Attention, cela part fort : « L’homme trouve la nécessité d’établir un contrat social à partir du moment où il décide de quitter son état naturel d’individu « libre devant la nature » pour entrer en « collectivité organisée ». » C’est digne d’un sujet de philo du bac made in éducation nationale.

L’idée générale n’est pas idiote : en langue plus simple, on pourrait traduire par : « l’individu devient adulte en reconnaissant le droit comme base de la vie sociale », en donnant une lecture libérale. Mais parler de contrat social, nécessaire ou pas, n’a aucun sens pour bien des raisons, par exemple parce le concept suppose plusieurs signataires alors qu’on s’intéresse à l’individu qui seul décide.

Plus gênante, la notion de liberté devant la nature. C’est un contre-sens. Etre « naturellement » libre, cela serait pouvoir voler ou respirer dans le vide de l’espace, par exemple ? Non bien sûr. La liberté se rapporte à autrui, à nos droits mutuels, c’est l’article IV de la déclaration des droits de l’homme.

Ensuite, voilà le principe lui-même : « Ainsi, le rôle premier d’une Constitution est de définir clairement les notions de domaine individuel et de domaine collectif, afin de pouvoir circonscrire le champ de la loi à l’intérieur de chaque domaine. » Deux ou trois questions simples pour illustrer le vide de cette phrase : A qui appartient le domaine collectif ? Qui décide du champ de la loi ? Et de la loi ? Pourquoi a-t-on besoin d’une règle pour faire des lois sans savoir pourquoi on a besoin de lois ?

Ce n’est qu’un premier aperçu, nous verrons les incohérences des principes suivants. Retenons à ce stade qu’une constitution n’est jamais le gage d’une société libre : elle exprime le pouvoir d’imposer des lois inutiles accordé à un collectif mal défini envers des individus libres n’ayant rien demandé. A suivre.

Comments

  • Anonyme
    juin 7, 2019

    0.5

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