« LES LIBERAUX SONT LES SEULS A POUVOIR REFONDER INTELLECTUELLEMENT ET POLITIQUEMENT LA DROITE EN FRANCE » RETROUVEZ L’INTERVIEW DU CANDIDAT GASPARD SUR LE SITE ATLANTICO
On connaît la thèse de l’historien René Rémond, énoncée il y a plus d’un demi-siècle, selon laquelle la droite française se divise irrémédiablement entre « orléanistes » (libéraux et humanistes), « légitimistes » (conservateurs et contre-révolutionnaires) et « bonapartistes » (dévoués à la figure du chef).
En actualisant son ouvrage en 2005, René Rémond constatait la survivance de cette tripartition sous la Vè République : « A chaque élection présidentielle depuis 1965, la droite s’est divisée et a toujours présenté au premier tour deux candidats »
Lecanuet contre de Gaulle en 65 ; Poher contre Pompidou en 69 ; Giscard contre Chaban-Delmas en 74 ; Giscard contre Chirac en 81 ; Barre contre Chirac en 88 ; Balladur contre Chirac en 95 ; Bayrou contre Chirac en 2002. Mais la création de l’UMP, ce parti monolithique et ultra-discipliné, a brouillé ces clivages. En 2007, Bayrou pouvait encore faire figure d’opposant de la « droite libérale » à Sarkozy ; ce n’est clairement plus le cas en 2012, où le Modem a poursuivi son long virage à gauche, achevé dans l’appel à voter PS entre les deux tours.
Aujourd’hui, les orléanistes, gardiens d’une tradition philosophique ancrée dans les Lumières, et héritiers d’un combat politique centenaire (de Benjamin Constant à Alain Madelin), se retrouvent donc orphelins.
L’UMP est partie trop à droite, étouffant systématiquement leur voix et leurs propositions pendant dix ans. Le Modem est parti trop à gauche. Et le centre reste introuvable, éclaté entre mille chapelles. Ce qui explique qu’à l’élection de 2012, pour la première fois de l’histoire politique française, l’ensemble des candidats à la présidentielle se soient déclarés explicitement contre le libéralisme.