Les conservateurs espagnoles sont-ils de retour?
Avec un revers électoral pour les socialistes dans les scrutins régionaux de dimanche, le président du gouvernement, Pedro Sanchez, a annoncé lundi la dissolution du Parlement et des élections législatives anticipées.
En convoquant des législatives anticipées, il bouge toutes les lignes, et désormais le panorama est encore plus incertain, décrypte le correspondant de RFI à Madrid, François Musseau. La droite se préparait pour une longue campagne électorale durant un semestre. Elle va devoir confirmer en moins de deux mois son hégémonie auprès des Espagnols. Sans nul doute, le leader socialiste a pris cette décision pour limiter les dégâts et compter sur les acquis et les réussites de son mandat. Il joue le tout ou rien. L’avenir dira s’il a eu raison ou pas.
Large victoire des conservateurs
Les conservateurs du Parti populaire sont en effet les grands vainqueurs des régionales et des municipales de ce dimanche 28 mai. Sur les dix régions gouvernées par les socialistes directement, ou dans le cadre d’une coalition, et qui étaient en jeu dimanche, le PP en a conquis six dont celle de Valence (est), l’une des plus peuplées et riches du pays. Il devra toutefois compter sur l’appui de l’extrême droite de Vox dans cinq d’entre elles, car il n’y dispose pas de la majorité absolue.
Le PP s’est par ailleurs renforcé dans ses deux bastions régionaux de Madrid et de Murcie (sud-est) et a pris les mairies de Valence et de Séville (sud), troisième et quatrième villes du pays. « Nous avons fait le premier pas » vers le Palais de la Moncloa, a affirmé lundi matin Alberto Núñez Feijóo, chef du PP et potentiel successeur de Pedro Sanchez à la tête de l’Espagne s’il remporte les législatives.