LA DROITE N’A PLUS D’IDEE, ELLE N’A QUE DES SOUVENIRS.
Des souvenirs, parfois enthousiasmants comme celui d’une campagne réussie en 2007. Mais que sont ensuite ses projets devenus ? Abandonnés dès le premier mois. Abandonnés sans même l’obligation « de retirer pour subsister, ce qu’elle promettait pour exister ». Bref, une soumission sans gloire, pourtant en plein triomphe.
Cette retraite sans nécessité était la preuve de ses convictions fragiles, ou peut-être de l’absence de toute autre conviction que celle la conquête du pouvoir.
Si, selon Nietzsche « Les convictions sont des prisons », la droite – quand elle en est pourvue – n’éprouve aucune difficulté à s’en échapper. Or, l’électeur a lui aussi des souvenirs.
Par exemple celui du 6 mai 2007, marqué par le triomphe du candidat de droite, mais qui douze jours plus tard nommait des ministres socialistes, ce qui ne l’empêchait pas, en toute incohérence, de demander lors des élections législatives de juin de combattre les candidats se réclamant précisément du parti socialiste.
C’était en 2007. Aujourd’hui, les deux candidats à l’élection présidentielle, M. Sarkozy et M. Juppé, ont le même comportement, celui qui consiste à organiser, de fait, le succès des candidats de gauche. Nous pourrions admettre avec Edgar Faure, que ce n’est pas la girouette qui tourne, mais le vent. Sentez-vous pour autant le moindre souffle qui justifierait la poursuite de l’expérience socialiste ?
En définitive, nous devons nous interroger sur la pensée politique réelle de ces deux candidats. Sont-ils la droite ? Comme leurs adversaires, ils invoquent inlassablement des « valeurs républicaines » qu’ils se gardent de préciser, et dont il n’y a pas lieu de se féliciter quand elles sont exportées pour chasser les tyrans.
Nombreux sont ceux qui répètent à cette droite que ses diatribes obsessionnelles contre les socialistes et le FN la détournent de l’essentiel ; que ce ne sont pas ces incantations-là que leurs électeurs souhaitent entendre ; que la droite, ce n’est pas seulement un catalogue de mesures, parfois incertaines, visant au bien-être économique, mais avant tout le respect de l’identité française, de son histoire, de sa culture, le rejet du communautarisme, la pause de l’immigration, l’aspiration à la sécurité, à l’autorité et à l’ordre à l’école, le choix de la promotion au mérite ; que c’est aussi le respect de l’autre, le tact dans les écrits et dans les dessins.
Nombreux sont ceux qui espèrent toujours lui faire entendre raison, mais si « la droite française est la plus bête du monde » (Guy Mollet), c’est « que parfois les (politiques) s’exagérant l’impuissance relative de l’intelligence, néglige de s’en servir » (Charles De Gaulle).
G.Levy