La députée LREM Laetitia Avia accusée d’avoir mordu un chauffeur de taxi
Vendredi 23 juin à 23 h 30 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), Laetitia Avia, députée de la 8e circonscription de Paris, a mordu l’épaule d’un chauffeur de taxi, rapporte Le Canard enchaîné. La raison ? Le terminal de paiement par carte bancaire était hors service. N’ayant sur elle que sa CB, la députée fraîchement élue ne peut pas payer la course d’un montant de 12 euros. Le chauffeur lui propose alors de la déposer à un distributeur afin de retirer ladite somme. Refus catégorique de la députée qui ne veut pas payer. « Pourquoi payer un taxi qui ne prend pas la carte bancaire ? » s’insurge-t-elle en substance. Le chauffeur démarre et, soudain, il sent les dents de Laetitia Avia s’imprimer dans son épaule.
Après un échange vif et tendu entre les deux protagonistes, la police arrive sur place. Selon le rapport des agents, Laetitia Avia aurait pris un « ton condescendant » et ne se serait pas privée d’annoncer « [sa] qualité de parlementaire », sans pour autant revendiquer une quelconque immunité. D’après l’hebdomadaire, elle aurait reconnu devant les policiers avoir mordu le chauffeur et, après 45 minutes de négociations, la députée a fini par accepter de payer la course. Puis Laetitia Avia et le conducteur du taxi ont été conduits au commissariat de Vincennes, où elle a porté plainte pour séquestration et tentative de vol, et lui pour coups et blessures.
Long hommage d’Édouard Philippe
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook mercredi après-midi, Laetitia Avia est revenue sur cet incident qu’elle regrette de voir « caricaturé aujourd’hui comme un fait divers aux airs humoristiques ». Elle explique avoir déposé une « plainte pour tentative de vol et de séquestration le soir même », et livre sa version de l’histoire : celle d’une « jeune femme seule dans un taxi à minuit, dont le chauffeur prend la carte bancaire entre ses mains et la garde hors de sa portée. (…) L’histoire d’une femme qui se retrouve enfermée dans un taxi qui démarre sans son consentement et sans explications, qui refuse de s’arrêter malgré ses demandes. (…) Et surtout l’histoire d’une femme qui prend peur, panique et se défend ». Elle assure par ailleurs ne pas avoir, « à ce jour, connaissance d’une quelconque plainte à son encontre de la part du chauffeur ».
Cette affaire, rendue publique mercredi, intervient après un long hommage du Premier ministre Édouard Philippe, lors de son discours de politique générale mardi, au parcours de Laetitia Avia, qui a intégré Sciences Po grâce aux conventions ZEP, « une femme qui, à la fin de l’été 2003, poussait les lourdes portes d’une grande école parisienne. Une jeune femme que rien ne prédestinait à entrer dans ce lieu. » Ses parents d’origine togolaise, « chauffeur-bagagiste et aide-soignante, ne s’attendaient pas à ce qu’elle accède à cette grande école parisienne, puis devienne avocate, puis travaille dans les cabinets les plus prestigieux, puis fonde son propre cabinet », a poursuivi Édouard Philippe à propos de cette macroniste de la première heure, qui n’a pas boudé son plaisir d’être prise en modèle sur Twitter.