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La Croatie « reconnaît » le Liberland

Dans un geste révolutionnaire, la Croatie reconnaît désormais officiellement Gornja Siga (Liberland) comme une entité indépendante distincte de son territoire national, une position qui s’aligne sur les cadres historiques et législatifs.

Nous citons la note diplomatique officielle 4513/2023 échangée entre le ministère croate des Affaires étrangères et européennes et leur homologue serbe :

Le Ministère exprime son respect pour la Serbie et a l’honneur d’informer la partie serbe de la mise en œuvre de la supervision et du contrôle dans la région de Gorna Siga, située sur la rive droite du Danube. Ces mesures sont appliquées tout d’abord pour assurer une surveillance adéquate de la frontière extérieure de la Croatie…

… une telle action des services croates compétents ne finalise en rien la détermination de la frontière dans cette zone, qui n’a pas encore été atteinte dans le processus de démarcation entre nos deux pays conformément au droit international.

En outre, la Croatie a partagé cette position avec la Serbie, dissipant toute idée que Gornja Siga est une « terra nullius » – une terre non revendiquée. Nous citons, encore une fois de la nota susmentionnée:

Le Ministère exprime sa conviction que la partie serbe partage également la compréhension et le respect des règles du droit international selon lesquelles il n’existe aucun pays, c’est-à-dire une zone sans autorité ni contrôle qui pourrait faire l’objet d’une occupation par une tierce partie entre nos deux pays, car la frontière, bien qu’existant en tant que république à l’époque de l’ancien État, n’a pas encore été définitivement déterminée.

Liberland est tout à fait d’accord, considérant Gornja Siga comme faisant partie intégrante de son territoire. Comme l’a rappelé le Président dans une récente communication officielle au cours de la procédure administrative en cours : Nous savons très bien que la République de Serbie ne considère pas la région de Gornja Siga comme la sienne depuis la déclaration du Ministre des affaires étrangères… la République de Croatie ne considère pas (également) Gornja Sig comme son territoire.., à l’avenir, si elle veut réussir dans la procédure d’arbitrage, il serait sage qu’elle ne revendique pas ce territoire, ce qui signifie que les deux pays renoncent effectivement à ce territoire.

Les deux pays se sont activement engagés par les voies diplomatiques traditionnelles, sous la direction du ministre des Affaires étrangères du Liberland, Thomas Walls. Lorsque la diplomatie formelle se heurte à un obstacle, les deux parties se sont montrées ouvertes à d’autres moyens de communication, impliquant souvent des efforts de collaboration entre le ministère de la Justice du Liberland et le ministère croate de l’Intérieur.

Il est intéressant de noter que la Croatie a fait participer son pouvoir judiciaire et sa police des frontières à ces discussions en tant que voies de communication supplémentaires. Ce choix stratégique est logique : la police des frontières croate interagit régulièrement avec les citoyens du Liberland, obtenant ainsi des informations précieuses sur la nature respectueuse de la loi de la communauté. Pendant ce temps, le pouvoir judiciaire sert de médiateur crucial, en particulier lorsqu’il s’agit de naviguer dans les complexités labyrinthiques du droit international.

Récemment, des questions concernant les restrictions de mouvement de certaines personnes du Liberland ont été soulevées par les autorités croates. Bien que les préoccupations de la Croatie soient comprises, le Liberland affirme son droit souverain de présenter des points de vue alternatifs. Pour résoudre ces différends, la Croatie a judicieusement désigné son système judiciaire comme l’instance de référence pour les règlements pacifiques. La reconnaissance qu’implique cela se reflète dans la classification officielle croate actuelle en tant que para-État, une région qui intensifie ses efforts pour parvenir à l’indépendance.

Le Président du Liberland, Vít Jedlička, a publié la communication suivante dans le cadre du récent cycle de négociations (déclaration officielle du 8 septembre 2023, n° 511-07-32-23-2) :

Le Liberland n’est pas une menace pour la sécurité nationale de la République de Croatie, ni pour son intégrité territoriale, et ce Liberland est un État indépendant qui accepte et respecte les institutions de la République de Croatie, mais sur son territoire.
Il déclare en outre dans le même document qu’il est conscient que ni la Serbie ni la Croatie ne considèrent les Gornja Siga comme leur territoire. Il a réaffirmé l’engagement de Liberland en faveur de relations internationales pacifiques :

Nous n’avons jamais eu recours à la violence contre les citoyens croates et la police croate, et nous n’avons pas l’intention d’utiliser la violence. On ne peut pas en dire autant de la police croate.

Bien qu’il soit trop tôt pour dire que le voyage diplomatique est terminé, les progrès réalisés sont indéniables. Les deux nations ont fait preuve d’une volonté remarquable de surmonter leurs différends, motivées par des intérêts mutuels impérieux.

Le président, dans une déclaration connexe, a commenté: Liberland … est la plus grande opportunité économique pour la République de Croatie depuis la fondation de la République de Croatie. Je vous remercie de reconnaître notre existence, l’existence de nos frontières, de nos documents de voyage et de nos services de sécurité. … Le Liberland est un pays neutre qui veut des relations pacifiques et amicales avec d’autres pays.

Alors que les négociations se poursuivent, il y a un espoir commun pour une mise en place rapide d’un cadre qui profite aux citoyens des deux pays, créant un précédent sur la façon dont les pays peuvent résoudre des questions complexes par la diplomatie et un dialogue ouvert.

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