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Israël: Synthèse temporaire du débat sur l’implication des Français d’Israël dans la politique

dov_opt1. Lobbyisme assumé
Ceux qui appellent à concentrer les votes aux primaires pour un candidat Français dévoué aux intérêts de l’Aliyah de France (tous pour Bibi, tous pour Buzy, tous pour Beneth, tous pour Kahlon, tous pour Feiglin – Lapid et Lieberman n’ont pas de primaires mais un candidat français ne saurait tarder chez Lieberman). Malgré leurs désaccords, les partisans de ce groupe peuvent faire une liste de leurs points d’accord concernant les besoins des olim de France.

2. Les antis communautaires
Ceux qui comme tout enfant de la République, détestent le sectarisme, voire le communautarisme.

3. Les intégrés et assimilés
Ceux qui ne sont pas venus en Israël pour rester Français et refusent de mettre en avant leur francité (et qui, comble du paradoxe, comme tout enfant de la République détestent le communautarisme).

4. Les déçus
Ceux qui disent avoir déjà tout essayé, réalisant qu’ils n’ont pas la force électorale des russophones, ni les moyens des anglophones, ne croient pas que les enfants du village gaulois pourraient se mettre d’accord pour faire un front commun ou parler (en hébreu ou en français) d’une seule voix.

5. Les sceptiques
Ceux qui pensent qu’on est trop peu nombreux pour avoir un impact sur un candidat.J’ai dû oublier une série d’autres perspectives que je n’ai pas vraiment comprises.

Outre ces opinions qui sont évidemment éminemment respectables, (je crois à la force du débat démocratique et la controverse est évidemment un élément de notre ADN) en tant que locataire du mur, j’en profite pour rappeler quatre enjeux qui justifient l’existence d’un front commun et l’avantage de devenir une force politique ;

(1) Aider les Juifs des banlieues sensibles. Si une partie des classes aisées de la communauté (nanties et/ou diplômées) peut (éventuellement et encore…) se débrouiller pour faire son Aliyah par ses propres moyens, tous n’ont pas cette chance. Ainsi, pour ceux qui appartiennent à la fameuse « classe moyenne », et plus encore pour ceux qui appartiennent aux classes défavorisées (env. 40.000 – vivant dans des quartiers dits « sensibles »), et dont une partie substantielle aimerait bien réaliser son Alyah, aucun acteur n’est à ce jour en mesure de proposer de solutions concrètes. Ces olim potentiels ont besoin du gouvernement et de politiques publiques (HLM, formation professionnelle, préparation à l’armée, accompagnement).

(2) Malgré les promesses et les engagements, la reconnaissance des diplômes des métiers réglementés (médecine, finance, droit, etc) traîne lourdement, ce alors même que selon l’OCDE, Israël a urgemment besoin de 9000 médecins, 10.000 infirmières, des dizaines de milliers d’ingénieurs et de techniciens. Bien sûr, l’ordre des médecins et autres groupes corporatistes défendent leurs intérêts contre l’intérêt général (c’est le cas en France aussi), il faut une forte volonté politique étatique pour rompre avec ce clientélisme.

(3) En Israël « on aime l’Aliyah mais on n’aime pas les olim ». Comme partout dans le monde, les immigrants dérangent l’ordre établi et si le gouvernement ne protège pas les nouveaux venus, les voix populistes vont freiner les velléités de politiques pro-aliyah. Les jeunes couples israélos n’aiment pas les Français qui font monter le prix de l’immobilier, les compagnies de telephone n’aiment pas les Michael Golan, les patrons des médias n’aiment pas les I24News, et les dentistes ne se réjouissent pas de la venue de nouveaux dentistes. Le lobby pro-Aliyah vient compenser le mouvement anti-immigra-Sioniste. Rappelons que de 2005 à 2014, 95% des budgets destinés à l’encouragement à l’aliyah — soit 195 millions de shekels ! — sont allés aux olim américains qui ne représentent que la moitié de l’aliyah française. Nos amis de NBN américains ont deux lobbyistes à plein temps à la Knesset.

(4) 250 entreprises françaises ont délocalisé une partie de leur activité en Israël, et des centaines d’autres seraient très intéressées si on leur donnait un accompagnement et des avantages fiscaux similaires à ceux que leur offre l’Irlande, Dubaï, Genève, Londres et Montréal. C’est là que se trouve le principal réservoir d’emplois pour les Français immigrés en Israël.

D.M

 

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