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Interview d’Adrien Perreau « Le cinéma est une industrie en pleine croissance en Île de France »

Photo : Adrien Perreau photographié par le grand photographe Rémi Rebillard

 

Adrien Perreau, quelle est la place occupée par la Région Île-de-France dans le secteur industriel du cinéma?

Je voudrais rappeler que la première Commission du Film en France a été créée par le Député-Maire de Saint-Tropez Monsieur Jean-Michel Couve et Dana Théveneau, une américaine qui fut par la suite vice-présidente d’un pôle de compétitivité. Ainsi est née la Commission du Film du Var, nous pouvons leur rendre hommage de cette initiative qui a servi d’exemple à l’ensemble des régions françaises.

La Région Île-de-France occupe une place de premier plan dans l’industrie du cinéma, secteur parmi les plus dynamiques qui génère 130 000 emplois en Île-de-France pour un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros. En définitive, l’industrie du film en Île-de-France apporte à sa Région plus d’emplois que le secteur automobile et il me semble regrettable que ceci soit si peu connu.

Quel est le pourcentage d’initiatives françaises accueilli?

La Région Île-de-France accueille 45% des films d’initiative française et 80% des tournages étrangers en France.

Combien la Région Île-de- France offre t-elle d’emplois?

Pour les emplois permanents, l’Île-de-France se rapproche du seuil des 20 000 emplois (19 840) atteint avant la crise en 2008. Ceux-ci ont toutefois changé de nature : le nombre de cadres a augmenté de 3% alors que le nombre de non cadres a lui baissé de 1,3%. C’est donc un double mouvement de consolidation et de renforcement qualitatif de l’emploi permanent auquel on assiste en 2010.

La croissance des emplois a connu une reprise en 2010 grâce au renforcement de la dimension internationale de la production française.

Du côté des intermittents, leur nombre se stabilise à un niveau élevé (110 701) toutefois nettement inférieur à ceux atteints en 2007 (112 889) et en 2008 (113 972) indiquant, pour un volume d’activité comparable, un meilleur taux d’emploi.

A quel phénomène est attribuée la reprise de l’activité constatée ces dernières années?

La reprise de l’activité en 2010 a été directement liée à la double internationalisation de la production : renforcement des investissements étrangers dans la production française et croissance de la présence des productions internationales en Île-de-France renforcée par l’impact du Crédit d’impôt international qui a produit ses effets pour la première fois en 2010.

Dans ce domaine international, pour la première fois dans l’histoire des studios hollywoodiens, Universal a choisi de confier entièrement la fabrication de ses films d’animation à un studio francilien : son modèle artistique et économique s’avère donc plus que validé.

Et en ce qui concerne les « studios de Paris », l’atout maître qui les différencie radicalement de ses concurrents les plus immédiats, Pinewood dans le Grand Londres et Babelsberg dans le Brandebourg, est géographique. Les « studios de Paris » sont non seulement sensiblement plus proches d’un aéroport international majeur que leurs concurrents, mais ils sont surtout au cœur d’un formidable ensemble de décors et de sites classés au patrimoine mondial de l’humanité qui ont tous, des quais de la Seine à Versailles en passant par le Louvre, un puissant potentiel cinématographique.
Ces décors remarquables ont d’ores et déjà joué un rôle majeur dans la forte croissance de la production internationale en France : en synergie avec de nouveaux équipements de studio visant le marché international et en s’appuyant sur un marketing global et offensif de la destination, ils peuvent conforter demain la place de leader européen de l’Île-de-France et disputer au Grand Londres une part significative des plus gros budgets internationaux.

Vous arrivez tout juste du Festival de Cannes, après avoir représenté la Commission du Film de la Région Île-de-France, qu’avez-vous constaté sur le terrain?

J’ai apprécié la venue du Premier Ministre Manuel Valls, qui démontre l’intérêt porté par le gouvernement à un secteur essentiel.

En revanche, j’ai vu que la place des sponsors est en progression par rapport aux professionnels du cinéma, et j’ai constaté que les prix de l’hôtellerie avaient encore flambé : de ce fait, les jeunes comédiens et les professionnels du cinéma accèdent avec difficultés au festival.
Il serait judicieux de privilégier l’accès aux professionnels qui semblent moins pris en compte dans l’organisation actuelle du festival.

Quelles seraient selon vous les mesures à adopter pour améliorer la compétitivité du secteur cinématographique?

Je propose que la chambre de Commerce de Paris se penche sur le sujet. Il serait bon aussi que le MEDEF crée une fédération des Industries Culturelles, afin de rassembler la myriade d’organisations professionnelles du secteur, qui comporte près de 5 000 sociétés de production et de service à la production en Île-de France et plus de 2 000 dans les autres régions.

Mylène Vignon
pour Le Cercle Des Libéraux

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